L’objectif de cet article est de présenter plusieurs cartes figurant la situation de Blosseville et des communes environnantes au fil du temps.
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Les cartes sont ordonnées chronologiquement selon les dates des relevés.
Certaines cartes détaillent des lieux particuliers. Vous retrouverez des monuments (églises, chapelles, calvaires), des moulins à vents, moulins à eau, un magasin à poudre, des postes de garde, des batteries de canons, des carrières de grès etc.
Vous noterez l’évolution de l’écriture du nom de Blosseville et d’autres communes.
Carte de la Normandie sous le règne anglais (1180-1195) par Thomas Stapleton

Du bas de la carte, on peut lire successivement en remontant dans le sens horaire à partir de ROTOMAGUS (Rouen) JULII BONA (Lillebonne), MONASTERIUM VILLARE (Montivilliers), FISCANNUM (Fécamp), BLOSSE VILLA (Blosseville), ARCHÆ (Arques), DEPPA (Dieppe), AUGUS (Eu), ALBAMARLA (Aumale), DRINCORT (Neufchâtel en Bray), SIDONIUS (St-Saens). Cette inscription en majuscules de BLOSSE VILLA équivalent du Blossa Villa des premières chartes témoigne de l’importance des seigneurs, tels Roger de Blosseville (1155-1189) ou Geoffroi Ridel (1140-1195). Sur cette carte au Nord de JULII BONA (Lillebonne), vous notez Valassia, l’abbaye du Valasse avec pour premier abbé Richard de Blosseville (1140-1195). A la limite Est de la carte (sur la droite), notons ALBAMARLA (Aumale) pour rappeler le rôle des comtes Etienne d’Aumale et son fils Guillaume (1115-1179) dans la paroisse de Blosseville…
Carte de la Normandie par Jan Jolivet (1545)

Blosseville est écrit sous la forme « Bossevilis » . Notons également, Iclon, orthographié « Yquelon » proche du « Yquelont« dans les manuscrits du XIII ème siècle. L’ancien Quievremont (le mont aux chèvres, cf., ci dessus, en haut à droite de la carte) devenu Sainte Marguerite de Quiévremont puis Sainte-Marguerite au début du XIX ème siècle.
Partie de la côte de Normandie par Christophe Nicolas Tassin (1634)

Christophe Nicolas Tassin (1600-1660). Edition 1634. Appartient à la collection d’Anville via Gallica.
Normandia Ducatus par Guillaume Blaeu (1640)

Cette carte, comparée avec la carte générale de la Normandie un siècle auparavant (cf., l’extrait, supra), est riche en confusions et inexactitudes… A titre d’exemple, Veules et son port sont absents ! « Veulles « probablement pour Veulettes est localisé à Auberville la Manuel. Quant à Clicquedent, le port de Claquedent encore présent à cette époque, situé en rive gauche de la Durdent, il se trouve au niveau de Veulettes.
Plan de la côte depuis Cayeu jusqu’à Isigny par Nicolas Magin (1699)

On distingue bien les deux moulins à vent respectivement au Nord (cf., l’actuelle rue du Bout du Moulin) et au Sud de la voie allant de Cany au Bourg Dun.
Carte particulière du diocèse de Rouen (1683), revue par Dezauché en 1805

Cette carte montre le découpage de l’Archidiaconé du Petit-Caux en plusieurs doyennés, la paroisse de Blosseville appartenant au doyenné de Canville.

Cette carte est particulièrement instructive pour l’histoire de Blosseville avant 1700. On trouve à l’Est de l’Eglise (1) un calvaire (2) qui est la Croix Dyel dans sa localisation ancienne avant d’y être remplacée par la croix Fauconnet au XIX ème siècle. Au Sud, la chapelle Notre Dame des Marettes (3) bien présente lors du relevé par Fremont mais dont le mauvais état incita à la démolition en 1745. Plus au Sud, l’ancien moulin à vent de Blosseville (4) qui n’existait plus en 1729 et la croix du bout du moulin selon sa désignation d’aujourd’hui (5).
Le gouvernement général de la Normandie par Bernard-Jean-Hyacinthe Jaillot (1719)

Carte appartenant à la collection d’Anville, notice.
Le tracé rose pâle marque la limite entre le bailliage d’Arques à l’Est et le bailliage de Cany à l’Ouest.
Carte générale de la France, feuille N°24 par César-François Cassini de Thury (1758)

Sur cet extrait à fort grossissement, on distingue (cf., fléche ci-dessus) un calvaire qui correspond à l’ancienne localisation de la croix Dyel de 1626, lieu de l’actuelle croix Fauconnet.
Vous notez le magasin à poudre de Manneville-es-plains et le corps de garde de Veules. Cette année 1758, une nouvelle organisation de la garde-côte se met en place. La capitainerie de St Valéry en Caux comporte huit compagnies. Les blossevillais appartiennent à la compagnie d’Iclon comprenant 80 hommes, venus également de Saint Pierre le Petit, La Gaillarde et Iclon, lieu du rassemblement trois dimanches sur quatre pour des exercices. Le quatrième dimanche, les huit compagnies se rassemblent à Manneville es plains où est situé le magasin à poudre. Les gardes-côtes veulais à cette date font partie de la compagnie de la Chapelle sur Dun.
Carte de l’Élection d’Arques (1772)

Cette circonscription fiscale comprend 224 paroisses, soit 17550 feux (au sens de foyer fiscal). Le numéro de la paroisse est inscrit en noir : Blosseville porte le N° 198 et comprend 170 feux (nombre en rouge). Une approximation moyenne de 5 personnes par foyer donne une estimation de 850 habitants à cette date. Vous notez les deux paroisses de Veules, St-Martin et St-Nicolas, comprenant respectivement 220 et 45 feux.
Côtes depuis l’entrée de la Somme jusqu’à Fécamp par La Couldre de la Bretonnière et Méchain (relevés de 1776), publiée en 1792

Au nord de la route allant de Cany au Bourg Dun, le moulin à vent de Blosseville figure sur la carte alors qu’il n’existait plus à l’époque de la publication. Le moulin de Sotteville est situé à mi-distance entre la chapelle du Val et l’église de Sotteville-sur-mer. A Veules, les quatre roues représentent les moulins à eau.
Plan de défense et vigies de la côte par Joseph-S. Peytes-Moncabrier (an IX, 1800-1801)

Joseph-Saturnin Peytes-Moncabrier (1741-1819). Paris, An IX (1800-1801) via BnF.
A Saint Valery en Caux, au numéro 34 (en rouge cf., ci-dessus), on trouve un corps de garde et une batterie comportant 4 pièces de 24 et deux mortiers de 12 pouces et 2 pièces de campagne. Au numéro 35, la batterie comporte 3 pièces de 24. La légende de cette carte attribue à Veules, au numéro 36, une batterie de 2 pièces de 24, un corps de garde, une poudrière et un fourneau mais la carte souligne le nom de Sotteville. Le magasin à poudre est situé à Manneville-es-plains.
Carte typographique de la Seine Inférieure par Pierre Périaux (1806)

En 1806, la population du département de Seine-Inférieure est d’environ six cent dix mille individus. Le département comprend cinq arrondissements, Le Havre, Yvetot, Dieppe, Neufchâtel et Rouen. L’arrondissement d’Yvetot comprend 10 cantons. Les limites de l’arrondissement d’Yvetot sont en tirets surlignés de jaune et les lignes pointillés délimitent ses 10 cantons. Blosseville (flèche, cf., ci-dessus)) est l’une des 22 communes du canton de Fontaine le Dun.
Carte topographique et statistique de la Seine Inférieure par Antoine B Blaisot (1835)

Cette carte illustre la population dans chacune des communes. A Blosseville, 900 habitants.
Descriptions très intéressantes, une documentation très fouillée mais présentée à chaque fois de façon avenante, touchant tout un chacun.
Un plaisir de se familiariser avec l’histoire de Blosseville. Félicitations aux bénévoles qui réalisent ces prouesses!