L’histoire ce chemin est récente. En 2019, la nécessité d’attribuer des adresses aux riverains a amené à découper le long chemin des forrières. Cette dénomination a été motivée par la lecture du plan Napoléonien sur lequel elle était écrite avec cette orthographe pour un chemin ayant un trajet différent.
Le chemin actuel emprunte l’ancien chemin intitulé « de Gueutteville à Blosseville et la chapelle du Val« qui coupait en diagonale d’Ouest en Est successivement les trois chemins de Blosseville à Veules (i) la route actuelle), (ii) le chemin de randonnée menant actuellement à la cavée du renard puis (iii) l’ancien chemin du bout des marettes désormais chemin de randonnée menant à la cavée d’Iclon (illustration ci-dessous).
Le point d’interrogation est situé à la première intersection. Sur cette feuille, ci-dessus, il n’y a aucune indication. En revanche, sur une autre feuille (A), d’autres indications sont mentionnées et nous pensons qu’elles ont été contemporaines (1827-27) du cadastre Napoléonien (cf ci-dessous).
La croix Dielle : point d’interrogation ?
La première interrogation concerne son ancienneté.
Sa localisation en 1653.
Dans le papier terrier de Madeleine Bouchard en date de Pâques 17031ADSM, 1 ER 1422, papier terrier, première partie, folio 67., il est fait référence à une parcelle d’une demi-acre bordé de » la sente tendant de la croix Diel à nostre Dame Duval « . L’historique de cette parcelle renvoie à un aveu de guillaume Le Picart en date du 12 septembre 1653. La croix Diel dont il est question dans cet acte datait donc au moins de la première moitié du XVII è siècle. La date de 1626 sur les croix Dyel identifiées dans le cimetière est parfaitement en accord.
La carte de Frémont dressée avant 1715, ci dessous, signale une croix peu distante à l’Est de l’Eglise dont la localisation paraît tout à fait compatible.
La seconde question concerne l’orthographe Dyel.
En effet, les écrits de l’abbé Cochet qui avait recours aux informations locales sont précieuses. Nous savons qu’ il a visité l’église en 1849. Dans les années 1850, il écrit « les habitants parlent de la croix Dyel où l’on va encore le jour des rameaux dire un De Profundis pour les victimes ou les fondateurs »2Cochet JBD. Les églises de l’arrondissement d’Yvetot, tome 1 deuxième édition, 1853, page 58/386.La première édition datait de 1852. En 18713Cochet JBD. Répertoire Archéologique du département de la Seine Inférieure :1871, page 532-533/650. , il écrit « la croix Dyel disparue ». En se fiant à ces écrits, l’orthographe retenue était Dyel et sa « disparition » serait donc survenue dans l’intervalle 1853-1871.
La croix Dielle-Dyel aujourd’hui ?
La localisation est actuellement celle de la croix Fauconnet. Charles Fauconnet (1797-1866) a été maire de Blosseville de 1844 à 1849. Le décès de Charles Fauconnet datant de 1866, l’érection de cette croix qu’il a offerte est donc compatible avec l’intervalle pendant lequel la croix Dyel est signalée disparue par l’abbé Cochet. La recherche des archives de la succession de Charles Fauconnet et la possible mention de la somme consacrée pour la sculpture de cette croix permettront peut être d’en savoir plus…
Vous lirez dans un autre article comment nous avons identifié les deux croix Dyel qui n’ont pas disparu mais bien visibles aujourd’hui dans le cimetière.
Références
- 1ADSM, 1 ER 1422, papier terrier, première partie, folio 67.
- 2Cochet JBD. Les églises de l’arrondissement d’Yvetot, tome 1 deuxième édition, 1853, page 58/386.La première édition datait de 1852
- 3Cochet JBD. Répertoire Archéologique du département de la Seine Inférieure :1871, page 532-533/650.