Notre association remercie par avance toute personne qui voudrait contribuer à faire mieux connaître la foire Saint-Lézin d’antan en communiquant photos, documents ou souvenirs.

Dès le XV ème siècle, Saint Lézin (ca. 535 – 608) a été honoré à Blosseville. Depuis lors, le 13 février, jour de la Saint Lézin¹ Anniversaire du 13 février 592, jour réputé être celui de la consécration de Lézin en tant qu’évêque d’Angers., a lieu la fête du village. Cette fête patronale prit diverses formes au cours du temps mêlant les dimensions religieuse et laïque.

Jusqu’au début des années 1920, l’Église organisait un pélerinage²En 1853, l’abbé Cochet souligne que « la fête de Saint Lézin est toujours célébrée avec pompe. Des pèlerins viennent s’y faire dire des Evangiles, et naguère on couvrait de dentelles l’image qui est dans le sanctuaire » (in « Les églises de l’Arrondissement d’Yvetot » source Google books) le 13 février ainsi que plusieurs messes³En 1896, par exemple, « 1^ère messe à 7h 1/2, 2^e messe à 8h, grand-messe à 9h »..

A cette occasion se tenait une foire dont l’existence est attestée depuis très longtemps. Ainsi en 1548, le Vicomte de Blosseville Jean Desmarets (>1490-1553), dans le dénombrement attaché à l’aveu⁴L’aveu est une déclaration écrite que le vassal doit adresser à son suzerain lorsqu’il acquiert ou reçoit un fief. Le dénombrement attaché à l’aveu donne la liste des biens et droits composant le fief. qu’il adresse à son suzerain, le roi de France Henri II, mentionne son droit de foire le jour de la Saint Lézin.

Ce droit perdure au cours du temps. Louise Le Baillif (1666-1755), vicomtesse de Blosseville, dans son aveu au roi Louis XV en 1736, emploie la même formule pour affirmer son droit de foire.

Au XIX ème siècle, la foire Saint Lézin s’est maintenue. En 1836, elle était une des 180 foires fixes du département, mais l’une des rares se tenant au cœur de l’hiver⁵A Blosseville, au XIX e siècle, a longtemps eu lieu une autre foire dont l’origine était très ancienne, la Foire du Val. Elle se tenait le 9 décembre à proximité de la Chapelle du Val..

Au XX ème siècle, la foire perdura⁶avec la Fête des Moissonneurs l’été, même quand le pèlerinage disparut sans doute dans les années 20. 

C’était une foire aux bestiaux, qui fut complétée, également dans les années 20, par une exposition de machines agricoles. Elle avait lieu le 13 février, que cette date corresponde à un jour de semaine ou non. Le dimanche le plus proche, un marché forain avec diverses attractions (manèges, tirs, balançoires, cinéma, …) était organisé.

L’organisation fut assez immuable durant 40 ans. 

Les concours étaient organisés pour chaque catégorie de bovins (boeufs, vaches, génisses, taureaux) d’une part, et pour les chevaux (étalons, poulains) d’autre part.

Des primes spécifiques incitaient les exposants à présenter un grand nombre d’animaux. Ils venaient de Blosseville et des villages environnants.

Voir ci-contre l’annonce dans les journaux pour l’année 1928 et plus bas l’affiche de 1949.  

Les épidémies pouvaient empêcher la présentation de certains animaux ; ainsi, en 1938, la crainte de la fièvre aphteuse avait conduit à ne pas programmer de foire aux bovins. Finalement, l’autorisation fut donnée tardivement ; ce délai, joint à la présence de la neige, se ressentit sur l’affluence : seulement 70 têtes de bétail et 20 poulains furent comptés sur le Champ-de Foire.

Ceci laisse entendre que le nombre de bêtes présentées était auparavant largement supérieur.

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Des prix existaient également pour les exposants de machines agricoles. 

Voir ci-contre le carton remis au gagnant du deuxième prix en 1939 (conservé à la mairie).

A noter que le montant de 10 francs n’avait pas varié par rapport à celui de 1928.

L’érosion monétaire aidant, ce même prix était de 300 francs en 1949 – voir ci-dessous.

Après-guerre, les présentations des bovins («bêtes à cornes») eurent lieu le matin, celles des chevaux l’après-midi.

Comme on le voit sur l’affiche ci-dessus, les concours de bestiaux étaient en général dotés de deux prix.

Pour les bovins, il existait trois prix pour certaines catégories, sans doute celles aux effectifs les plus nombreux.

Cf. ci-contre cet exemple d’un carton de troisième prix pour les jeunes vaches laitières. .

Puis, avec le renforcement des contraintes vétérinaires, le nombre de bêtes exposées diminua fortement.

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Il semble qu’à la toute fin (début des années 60), seule l’exposition de machines agricoles demeura. Un petit nombre d’exposants présentait du matériel agricole : le principal était l’entreprise Hauguel de Luneray. Raymond Riou, ancien charron de Blosseville, y a présenté les remorques qu’il construisait.

Emplacement de la foire

La présentation des animaux s’est faite dans la « cour Douville » au coin nord-est du carrefour central de Blosseville jusque dans les années 30, puis, dans la « cour d’Emile Blosseville jeune » – clos-masure au nord de la rue de l’actuelle rue de la Forge. 

Les machines agricoles étaient exposées le long de cette actuelle rue de la Forge (CD 69), entre la forge et la place du Calvaire, sur le côté nord de la rue.

Les manèges forains et les attractions se tenaient près de la place centrale du village et au carrefour du calvaire. 
Dans les dernières années de la foire, un concours de dominos – le samedi – et de coinchée – le dimanche –  était organisé dans les cafés du village.

Aujourd’hui

La foire Saint Lézin, avec ses bêtes et ses machines, a disparu. Pour autant cette fête du village est toujours célébrée, grâce au Comité des fêtes, le week-end le plus proche du 13 février.

Une messe est dite le samedi avant un dîner réunissant les habitants. Le dimanche, un moment convivial est ouvert à toutes et tous, concours de dominos ou thé dansant…

Ci-contre l’annonce de la Fête 2025.

Références

• 1
  Anniversaire du 13 février 592, jour réputé être celui de la consécration de Lézin en tant qu’évêque d’Angers.
• 2
  En 1853, l’abbé Cochet souligne que « la fête de Saint Lézin est toujours célébrée avec pompe. Des pèlerins viennent s’y faire dire des Evangiles, et naguère on couvrait de dentelles l’image qui est dans le sanctuaire » (in « Les églises de l’Arrondissement d’Yvetot » source Google books)
• 3
  En 1896, par exemple, « 1^ère messe à 7h 1/2, 2^e messe à 8h, grand-messe à 9h ».
• 4
  L’aveu est une déclaration écrite que le vassal doit adresser à son suzerain lorsqu’il acquiert ou reçoit un fief. Le dénombrement attaché à l’aveu donne la liste des biens et droits composant le fief.
• 5
  A Blosseville, au XIX e siècle, a longtemps eu lieu une autre foire dont l’origine était très ancienne, la Foire du Val. Elle se tenait le 9 décembre à proximité de la Chapelle du Val.
• 6
  avec la Fête des Moissonneurs l’été