Geoffroi Ridel (1140-1195), vicomte de Blosseville

L’Echiquier de Normandie au XII ème siècle

Le mot « Echiquier»1Amable Floquet (1797-1881). Essai historique sur l’Echiquier de Normandie p. 1-311 et notamment p. 18-27 in Histoire du Parlement de Normandie, tome 1. Rouen, Edouard Frère, Ed. 1840. fait référence à la fois au drap ou tapis échiqueté appelé Scaccaria  imitant le tablier d’un échiquier, qui servait d’abaque, et aux jetons de deux couleurs qui y étaient placés pour établir les comptes. L’échiquier s’est constitué en Normandie vers 1176 sous le gouvernement du Sénéchal Richard d’Ilchester 2Lucien Valin. Le Duc de Normandie et sa Cour (912-1204). Etude d’histoire juridique. Librairie de la société du recueil. Paris, 1910., évêque de Winchester.

Cet Echiquier comprenait une Trésorerie à laquelle étaient effectués les versements et une Cour pour l’audition et la vérification des comptes3Léopold Delisle. Des revenus publics en Normandie au XII ème siècle. Bibliothèque de l’école des chartes, 1849, tome 10, 173-210. dont l’organisation et la compétence ne doivent pas être confondues avec celles du tribunal judiciaire de l’Echiquier du XIII ème siècle4Charles Homer Haskins (1870-1937). Norman institutions. Harvard historical studies. Volume XXIV. Cambridge Harvard University Press. 1918.. Cet Echiquier se tenait à Caen dans la chapelle St-Georges du château. Il était présidé par le Sénéchal de Normandie. En 1178, Guillaume Fils-Raoul fut nommé Sénéchal : il resta en fonction jusqu’en 1200 et marqua durablement l’organisation de l’administration normande, amorçant ainsi l’élaboration de la Coutume Normande 5Ernest-Joseph Tardif  (1855-1923). Coutumiers de Normandie. Tome 1, partie 2. Le très ancien coutumier de Normandie, texte français et normand. Rouen, Lestringant, 1903..Au moment de la conquête de la Normandie par Philippe Auguste, Jean sans Terre ordonna le rapatriement en Angleterre des titres et chartes. Ainsi ces grands rôles de l’Echiquier de Normandie, enlevés de Caen restent désormais conservés à Londres.

Les grands Rôles des Echiquiers de Normandie (1180-1203) .

Les Grands Rôles, rédigés en latin, « Magni Rotuli Scaccarii Normaniae sub Regibus Angliae6Thomas Stapleton (ed.), Magni Rotuli Scaccarii Normaniae sub Regibus Angliae. Sumptibus Soc. AntiQ. Londres. Tome 1, 1840. Accessible via google Books.» des années 1180, 1184, 1195 ont été édités en anglais par Thomas Stapleton (1805-1849) en 1840, augmentés d’un appareil critique conséquent et d’une carte de la Normandie dont les localités et les limites sont issues de l’analyse des textes. Un second tome7Thomas Stapleton (ed.), Magni Rotuli Scaccarii Normaniae sub Regibus Angliae. Sumptibus Soc. AntiQ. Londres. Tome 2, 1844. concerne les années 1198, 1200-1201 et 1203. Ces Grands Rôles furent édités en France en 1846 8Amédée-Louis l’Echaudé d’Anisy (1772-1859) : in Mémoires de la société des antiquaires de Normandie. volume  XV. 1846.  et 18529L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. Magni Rotuli Scaccarii Normaniae sub Regibus Angliae. Pars secunda in Mémoires de la société des antiquaires de Normandie. volume  XV1. Caen, 1852. 

Le vicomte et les comptes des Grands Rôles

Chaque comté ou  vicomté était annuellement imposé à une somme fixe calculée sur le produit des terres. Cet impôt, nommé firma comitatus (ferme du comté) était prélevé chaque année par le vicomte, qui avait droit de la sous-bailler à des fermiers particuliers. Le fermier devait également régler annuellement les aumônes attribuées par exemple aux maisons religieuses. Il assurait également le paiement des gages des gardes des châteaux, officiers, domestiques et la pitance des pauvres. Ces dépenses étaient inscrites sur le Rôle d’année en année (Elemosinae et decimae et liberationes statutae). Le vicomte assurait plusieurs dépenses telles par exemple la garde des prisonniers du roi, pour les procès et les exécutions de justice ; ces dépenses étaient allouées au vicomte en déduction de sa firma comitatus. A cela s’ajoutait la collecte des nombreuses amendes, pénalités et sanctions financières.

La composition de ces Grands Rôles de l’Echiquier de Normandie ne diffère pas de ceux de l’Echiquier d’Angleterre connus sous le nom de Pipe Rolls. Tous les deux se composent de membranes écrites recto et dorso. Ces feuilles de parchemin sont cousues ensemble puis roulées. La rédaction comporte de très nombreuses abréviations10La lecture est facilitée par un glossaire comme celui disponible dans Introduction to the study of the Pipe Rolls. Publications of the Pipe Roll Society vol III. Wyman and sons, 1884, 100 p., cf. p 42-52. (cf., exemples ci-dessous).

Grand Rôle de l’Echiquier de Normandie de l’année 1180, sous le règne de Henri II 

Ce Grand Rôle est composé de neuf membranes. La 8 ème contient les comptes de Geoffroi Ridel pour la vicomté de Blosseville11T. Stapleton T1, op. cit, p. cxii et p. 84 ; A-L l’Echaudé d’Anisy op. cit, p. 26, c2..

Il verse ainsi au Trésor pour lui même et pour Geoffroi de St Denis, 40 sols pour deux chapes de pluie (cf., ci-dessous). Nous ignorons pour le moment l’existence d’un document antérieur attestant et explicitant ce lien original 12Frederick Maurice Powicke. The loss of Normandy. Publications of the University of Manchester. 1913. cf, p. 104. entre la vicomté et le duc de Normandie. Stapleton13T. Stapleton T1 op. cit, p. cxix.  y voit une relation avec le statut ultérieur de la vicomté qui était l’une des quatre vicomtés bannerettes de Normandie dont les seigneurs tenaient le ban et l’arrière ban en temps de guerre et la Cappe au Duc en temps de paix. Peut-être faut-il y voir aussi cette singularité soulignée par Jean de St Maard dans son cartulaire (folio 39) « Il n’y a en Normandie que quatre vicontes qui sont appellez en l’Eschiquier devant les barons, et sont le viconte de Saint Sauveur, le viconte de Conteville, le viconte de Blosseville, le viconte de Fontenay le Marmion. »

Ce versement annuel sera retrouvé à l’identique, montant et formulation dans les Rôles suivants.

 » Gaufridus Ridel reddit compotum pro se et pro Gaufridus de Sancto Dionisio de 40 sols pro duabus capis ad pluviam.
In thesauro liberavit. Et quietus est
« .
Reproduction d’une partie de la membrane 8 recto. Extrait du Grand Rôle de 1180, in Th Stapleton, T1, p. 84.

Geoffroi Ridel verse au Trésor un reste dû de 7 l. 10 sols. pour des amendes et sanctions payées par sept personnes14T. Stapleton T1 op. cit, p. xxii-xxiii avec correction p. clxxxi, « vicomté de Blosseville au lieu de l’Honour of Monfort » (vue 191/540) ; p. 84 et  A-L l’Echaudé d’Anisy op. cit, p. 26-27 : « Idem redd. compot de misericordilis et promissis et finibus scilicet de Lietia Sacerdotissa 20 sol. pro dissaisina. De Gilberto de Blossevilla 20 sol. pro falso clamore. De Willelmo Langeot 20 sol. pro concordia. De Willelmo Corvesario 20 sol. pro dimisso clamore. De Gaufrido filio Wigeri 15 sol. pro eod. De Roberto Bavart 15 sol. pro eod. De Willemo Maiore 20 sol. quia non habuit hominem quem plegiavit., dont un Gilbert de Blosseville pour fausse déclaration (cf., ci-dessous).

Liste des sept personnes soumises au paiement (détails dans Note) dont Gilbert de Blosseville (souligné).La somme 7 l. 10 sols versée par Geoffroi Ridel est souligné. Reproduction d’une partie de la membrane 8 recto. Extrait du Grand Rôle de 1180, in Th Stapleton, T1, p. 84.

Grand Rôle de l’Echiquier de Normandie pour l’année 1184, sous le règne de Henri II

Des parties récupérées de Grand Rôle, on ne retrouve (membrane 2, recto) qu’un versement de 85 livres15L’Echaudé d’Anisy et A. Charma, 1852. op. cit., p. 6. .

Grand Rôle de l’Echiquier de Normandie pour l’année 1195 sous le règne de Richard Coeur de Lion

Ce grand Rôle est composé de neuf Membranes dont la troisième 3, recto et surtout verso comporte plusieurs comptes que Geoffroi Ridel rend pour la vicomté de Blosseville16T. Stapleton T1, op. cit, p. cxlix-cl et p. 160,166,167 ;  A-L l’Echaudé d’Anisy, op. cit, p. 49 c2, ligne 43 et p. 51. c2.. Ne pouvant rapporter le détail de toutes les informations, j’ai choisi de garder celles qui permettrait d’illustrer des points particuliers. 17Les autres sont uniquement mentionnées : ex, « Paulo reddit compotuma 30 sol. pro plegio Gaufridi Ridel » (T. Stapleton T1, p.  160, et A-L l’Echaudé d’Anisy, p. 49) ; « Willelmus Rossel reddit compotum de 30 sol. pro plegio Gaufridi Ridel. In thesauro 20 sol. Et debet 10 sol « (T. Stapleton T1, p. 166, et A-L l’Echaudé d’Anisy, p. 51 c 2).


Geoffroi (Gaufridus) Ridel en qualité de vicomte de Blosseville à la 4 ème ligne.
Extrait du Grand Rôle de 1195, in Th Stapleton, T1, (p. CXLIX) et situation sur le Rôle.

Geoffroi rend compte de 57 livres 11 sols  correspondant à des bâtons de taille restant de son baillage. Il verse au trésor 14 livres, il doit 42 livres 11 sols (cf., illustration ci dessous). Le recourt aux bâtons ou baguettes de taille était fréquent à l’ Echiquier. Le collecteur effectuait des encoches sur ce bâton, correspondant au montant, le bâton était ensuite fendu en deux parties dans le sens de la longueur, le débiteur gardant l’une d’entre elles qui attestait de son versement.

« Gaufridus Ridel reddit compotum de 57 lib. 11 sol de remanente tallagio ballie sue. In thesauro 14 lib. Et debet 42 lib. 11 sol.» Extrait du Grand Rôle de 1195, membrane 3, dorso. in Th Stapleton, T1 p. 167.

Roger Ridel paye un besant pour entendre l’attribution, de tènements à Epineville, Blosseville et Veules que son frère Geoffroi Ridel lui a faite par un acte écrit (cf., illustration ci-dessous). Le tènement était une terre qui donnait lieu à une redevance. Le besant en 1195-1198 équivalait à sept sous angevins qui étaient la monnaie courante18Léopold Delisle. Des revenus publics en Normandie au douzième siècle. Premier article. in Bibliothèque de l’école des chartes. 1849, Tome 10. pp. 173-210, voir p. 207-208..

« Rogerus Ridel reddit compotum de j. bisanclo pro audienda concessione quam Gaufridus Ridel frater ejus fecit et de tenementis in Espenevilla et Blossevilla et Wellis sicut carta ejusdem Gaufridi testatur. In thesauro liberavit. Et quietus est ».
Grand Rôle de 1195, membrane 3, dorso. in Th Stapleton, T1 p. 167.

Grand Rôle de l’Echiquier des Normandie de l’année 1198, sous le règne de Richard Coeur de Lion

Ce Grand Rôle comprend 15 membranes, dont la huitième et la onzième contiennent peu d’information concernant Geoffroi Ridel. Sur la membrane 8, il rend compte de 129 l. 10 sols à  Drogo de Trubleville et Gilbert de Paris19Thomas Stapleton,Tome 2, op. cit., p. lxxxiii et p. 385 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 39/636. Sur la membrane 11, verso, on lit que Geoffroi Ridel a du verser 20 sols pour avoir quitté l’Echiquier sans autorisation20T. Stapleton T 2, op. cit., p cxlvii et p.444 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 60.« reddit compotum de 20 sol. quia recessit a scaccario sine licencia » ; par ailleurs, le dénommé Guillaume du Pont remet 30 sols en son nom.

En revanche, la membrane 1021Thomas Stapleton (ed.),Tome 2, op. cit., p. cx – cxi et p.415 – 416 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 50, c1 et c2.comprend de nombreux comptes dont nous sélectionnons certains22Pour les autres, citons : G. R. « reddit compotum de 8 lib. 4 sol. de remanente tallagii ballie sue » ; G.R. « reddit compotum de 60 l. 13 den de remanente juree factæ supereum » ; G. R. « reddit compotum de emprumpto facto in ballia sua, scilicet : de 100 l.  In thesauro 60 sol. ».

Parmi les débiteurs de la vicomté, Walter de Sotteville verse 5 livres 6 sols 8 deniers de la rente des chanoines de St Quentin « Walterius de Sotevilla reddit compotum de 106 sol. 8 den. pro 2 marc argenti de redditu canoncorum de Ste Quintino. In thesauro 4 lib. 3 sol. 4 den. Et debet. 23 sol. 4 den. ». C’est l’occasion de rappeler la charte du huit septembre 1015 selon laquelle Richard II, duc de Normandie, à la requête de Dudon, chanoine de Saint-Quentin, son fidèle, et de son oncle Raoul d’Ivry, concèdait au chapitre de Saint-Quentin pour qu’il en jouisse après la mort de Dudon, l’église d’Avresmesnil « Euvrardi acclesia » dite « Abbathia », sur le Dun, et l’église de Sotteville (sur mer), naguère octroyées en bénéfice à Dudon par Richard Ier23Manuscrit conservé à BnF, Picardie 352, folio 1, accessible via Biblissima vues 6-7/107 et ARTEM N° 2388 ; pour les églises d’Avremesnil et Sotteville, lignes 10-11 ; transcription latin, SCRIPTA N° 1445. St Quentin, actuellement dans l’Aisne, était le siège du comté du Vermandois. Dudon de St Quentin (>960-<1043) est l’auteur « De moribus et actis primorum Normanniae ducum »(Des mœurs et des actions des premiers ducs de Normandie). 

Geoffroi rend compte de 25 sols des héritiers Richard Retgate et Renaud fils d’Albarede pendu pour vol24T. Stapleton,Tome 2, cxi et p. 415 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 50, c1: « Galfredus Ridel reddit compotum de 25 sol. 8 den. de Ricardi Retgate et Raginaldi filii Alberede suspensorum pro latrocinio »..

Geoffroi le Changeur rend compte de 80 l. 100 sols. En quittance, 10 livres ont été remises pour l’hôpital St Marie-Madeleine de Rouen selon la charte du Roi25T. Stapleton,Tome 2,  cxi et 415-416 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 50 c1. « Galfrodo Cambitori 80 lib. 100 sol. de quibus reddit compotum. In quietancia hospitalarie Ste Marie Magdalene de Rothomago 10 lib per cartam Regis. Et debet 40 sol ».. Il s’agit de la charte du 12 novembre 1189 26ADSM Hdepot1/A9/2.selon laquelle le roi Richard Coeur de Lion prenait l’hôpital Ste Marie-Madeleine de Rouen sous sa protection et la déclarait justiciable uniquement devant lui.

A la fin de la section dévolue à Geoffroi Ridel, on lit que Sawale fils d’Henry (trésorier de Rouen, ici en qualité de comptable) utilise 108 livres 10 sols pour les travaux du château de La Roche27T. Stapleton,Tome 2, p. xxxix-xliv. donne tous les détails de la construction, le reste étant utilisé pour les hommes d’Hugues de Gournay, pour l’Earl de Leicester et l’hôpital Ste Marie MadeleineStapelton Tome 2, op. cit., cxi et p. 416 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 50 ; « Sawale filio Henrici 108 lib. 10 sol ad operationes castri de Roka per breve Regis. In quietancia Hugonis de Gournay de hominibus feodi sui 10 lib. 4 sol. per idem breve. Comiti de LeeCestria de homibus dfeodi sui 60 sol. per idem breve. In quietancia hospitalariae Ste Marie Magdalene 16 sol. per cartam Regis. Et quietus est ».28.Les anglais utilisaient « Bellum Castrum of La Roche », ou château de la Roche d’Andely pour dénommer ce château stratégique construit par Richard Coeur de Lion aux Andelys en rive droite de la Seine. Les français eux utilisèrent dès 1203 le nom « Château Gaillard » passé à la postéritéŒuvres de Rigord et de Guillaume le Breton (1145-1209), historiens de Philippe Auguste, par H-François Delaborde, Paris, Renouard 2 tomes (1882-1885), cf., Tome 1 p.119. via Gallica.

Grand Rôle de l’Echiquier de Normandie du 6 juin 1200 au 6 novembre 1201, sous le règne de Jean sans Terre

A la mort de son frère, Jean sans Terre fut couronné Duc de Normandie à Rouen le 25 avril 1199 puis couronné Roi d’Angleterre le 27 mai à Westminster29Frédérique Lachaud. Jean sans Terre. Perrin. 2019. .

Le Sénéchal de Normandie Garin de Glapion a reçu de la part de Richard de Fontenay 400 livres en tallage collecté par le même Richard dans la baillie d’Arques et dans la baillie de Ridel pour le siège de Drincourt30T. Stapleton, T 2, op. cit., p. 501 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 80 : « Garin de Glapion recepit de Ricardo de Fontenelo 400 lib. de tallagio facto per eumdem Ricardum in ballia de Archis et in baillia Ridel ad sedem de Drincort ». Ces phrases méritent d’être explicitées.

Richard de Fontenay était justicier du Roi en 1201 et Garin de Glapion fut installé dans les fonctions de Sénéchal de Normandie au second semestre 1200 jusque Juin 1202, cédant alors la place à Raoul Taisson31Lucien Valin. Le Duc de Normandie et sa Cour,  op. cit..

Drincort, Drincourt (cf., ci-dessus la carte) est le nom de l’ancien lieu où Henri I Beauclerc fit bâtir le nouveau-château qui donnera son nom à Neufchâtel « Henris li rois d’Engletierre fist en Normandie le Noef-Castel sous Dyeppe que on apiele de Riencort »32Histoire des ducs de Normandie et des rois d’Angleterre, (par l’Anonyme de Béthune), éd. Francisque Michel, Paris, Renouard, 1840, p. 83.. L’épisode relaté est le siège décidé le 6 mars 1201 par Jean sans Terre contre le château tenu par le comte d’Eu33Rotuli chartrarum in Turri Londinensi asservati. ed T. Duffus Hardy. Londres. Record Commission. 1837. volume 1, partie 1 (1199-1216), membrane 12 dorso, p. 102 c1.,34Frederick Maurice Powicke. The loss of Normandy., op. cit., p. 123. .

Les divisions administratives au XII ème siècle : les baillies

Au tout début du XII ème siècle les divisions administratives de la Normandie étaient comparables à celles existant sous l’empire romain. L’ancienne Metropolis civitas Rothomagensis romaine était subdivisée en Comitatus (C.) Rothomagensis (Roumois), C. Calciensis (Pays de Caux), C. Veliocanissinus (Vexin), C. Todelensis (Talou). Dans le Grand Rôle de 1198 (cf., ci-dessus) l’ancien C. Calciensis était subdivisé en Baillia Caleti (Caux) et B. de Archis (Arques). Les premières baillies datent du règne de Geoffroy Plantagenêt. La baillia désigne à la fois la fonction qu’exerce l’officier qui commande à une circonscription territoriale et la circonscription elle-même. L’officier était soit un justicier, soit le connétable d’une place forte, soit un vicomte, voire même le connétable de Normandie lui même ou le grand échanson. L’officier ainsi placé à la tête d’une baillia était à la fois un gouverneur civil, un chef militaire et était chargé de quelques fonctions judiciaires comme recouvrir les amendes et exécuter les condamnations prononcées. Il y avait donc des similitudes entre vicomtés et baillies, d’autant que les vicomtes étaient souvent à la tête de baillies35Lucien Valin. Le Duc de Normandie et sa Cour,  op. cit., p 96-100 et appendice. Valin analyse similitudes et différences entre les deux concepts « baillie » et vicomté à la fin du XII ème siècle,36Daniel Power. La chute de la normandie ducale (1202-1204) : un réexamen in La guerre en Normandie (XI-XV ème siècle) Presses Universitaires de Caen, Anne Curry et Véronique Gazeau Ed., 2018 p. 37-62 et notamment la carte des bailliages entre 1197-98.

Le premier volume des Rôles de la Tour de Londres

On y retrouve deux références à Geoffroi Ridel pour les années en 1199-1200. Sur la membrane 5, il s’agit de la confirmation d’un don et sur la membrane 17 d’une charte de confirmation aux hospitaliers de Jérusalem parmi une longue liste de noms : « Du don de Robert Revel et par concession ? de Gaufridus Ridel le tènement que Robert avait lui même à Swineford (Sud du Gloucestershire au sud est de Bitton sur l’Avon) et à Walton (lieu ?) avec toutes ses dépendances »37Rotuli chartrarum in Turri Londinensi asservati. ed T. Duffus Hardy. Londres. Record Commission. 1837. p. 15-16 c2 et p. 54 c2., respectivement « Sciatis nos concessisse t presenti carta confirmasse…cum omnibus pertinentia de dono Gaufridus Ridel » et « Ex dono Robert Revel et concessione Gaufridus Ridel tenementum ipsius Robert quod habebat in Swinefford et in Waleton cum omnibus pertinentia suis »..

Sauf l’existence d’un homonyme strictement contemporain, cela tend à suggérer que Geoffroi Ridel gérait des possessions de chaque côté de la Manche.

Les archives de l’abbaye de Fécamp comportent plusieurs documents au sujet de l’église de Blosseville, retraçant l’historique des conflits opposant les abbés aux vicomtes de Blosseville.

Extrait d’une copie des lettres patentes du 30 mars 1472 (bas de première page) obtenues par l’abbé de Fécamp concernant le « patronage en droit de présenter à la cure Saint Martin de Blosseville » (trois premières lignes). L’historique des « débats ou contredits » débute par « Gauffroy Ridel viconte de Blosseville » (ligne ante pénultième). ADSM : 7H 25

Le document le plus ancien invoqué par les abbés remonte à un vicomte nommé Geoffroi (Gaufroy) Ridel (1140-1195). L’original n’ayant pas été retrouvé, la source est une copie du XIV-XVème siècle (cf., ci-dessous).

Feuillet isolé évoquant le conflit entre Gaufroy Ridel vicomte de Blossevilla et l’abbé de Fécamp (1ère ligne). Copie du XIV-XV ème siècle, (cf ci-dessus). ADSM : 7 H 25.

« Querela fuit inter Gaufridus Ridel, vicecomitem de Blossevilla, et abbatem Fiscannensem apud Rothomagum super ecclesia de Blossevilla. Ad quod summoniti fuerunt ex precepto domini regis milites et vavassores ad recognoscendum quod juris predictus Gaufridus Ridel in predicta ecclesia debebat habere. Dicebat enim, et multi cum eo, quod pater suus in predicta ecclesia ultimam personam mortuam presentaverat, super quo in eadem assisia recognitio fieri debebat. Abbas vero, et multi pro eo, allegabant predictam recognitionem de jure nec posse nec debere fierivel audiri, hac videlicet ratione quod predicta ecclesia a duce Normannorum Ricardo fundatore Fiscannensis monasterii libere collata fuerat, sicut res ad dominicum suum pertinens et sicut carta predicti ducis et alie carte predecessorum surorum testabantur et confirmabant. Unde adjudicatum fuit, auctoritate predictarum cartarum quas abbas in medium produxerat, quod nulla recognitio contra earum tenorem super predicta ecclesia fieri debebat. Unde predicta ecclesia de Blossevilla per juditium assisie Ecclesie Fiscannensi quieta remansit. »38N° 292 Edition de Michaël Bloche. 2019. Le chartrier de l’abbaye de la Trinité de Fécamp : étude et édition critique, 928/929-1190, postérité du fonds. Tome II, p 664-665. Consultable aux ADSM : cote F 2255.

« Règlement du différend entre Geoffroi Ridel, vicomte de Blosseville, et l’abbé de Fécamp, au sujet de l’église de Blosseville : sur ordre du roi, des chevaliers et des vavasseurs furent convoqués (aux assises de Rouen) pour dire quels étaient les droits dudit Geoffroi sur ladite église. Ce dernier prétendait en effet, avec maints autres, que son père avait présenté le dernier curé, décédé, à cette église. Mais l’abbé, et d’autres avec lui, affirmaient que l’église avait été conférée en pleine propriété à l’abbaye par le duc de Normandie Richard  (II), ce qui fut confirmé par ses successeurs. Il fut donc jugé, sur l’autorité d’une charte produite, que l’église de Blosseville devait rester à l’abbaye ».

Sceau de Henry de Sully, l’abbé de Fécamp de 1140 à 1187, contemporain de Geoffroi Ridel. L’abbé est représenté tête nue de face tenant sa crosse dans la main droite et de la gauche un livre ouvert. Le sceau est de 1180-87, Arch. nat., J 211, n°4.39Michaël Bloche, « Les sceaux des abbés et du convent de la Trinité de Fécamp, XIIe-début du XIVe siècle », Tabularia (en ligne depuis 2013), Actes épiscopaux et abbatiaux en Normandie et dans le grand Ouest. 

Deux arguments permettent d’évaluer la date de cet acte :

Le premier est un acte original40ADSM : 7H 903/1 daté entre 1150-1160 concernant Gilbert Ridel frère probable de Geoffroi. Cet acte est très endommagé, laissant lisible « Gisleberto Ridel » et l’ébauche de «Gauf(rido fratri)» (deuxième ligne, ci-dessous). Le texte a pu être reconstitué à partir d’une copie faite par Leopold Delisle en 184941ms NAF 21818 fol. 151.

Extrait de la partie supérieure de l’acte entre l’abbé de Fécamp et Gilbert Ridel.
A la deuxième ligne, moitié gauche « Gisleberto Ridel », moitié droite «  Gauf… ». 
ADSM : 7H 903/1, acte n° 258, Ed M. Bloche, 2019.

Résumé de la transcription42N° 258 Edition de Michaël Bloche. 2019. op.cit. Tome II, p 613-615.

« L’abbé (Henri de Sully) et l’abbaye confirment à Gilbert Ridel la tenure (mansura) que l’abbé Roger (de Bayeux) avait donnée à son frère Geoffroi, ainsi que dix soudées de rente dans la paroisse de Veules. Gilbert doit tenir (cette tenure) en fief de l’abbaye. Ils lui ont également concédé de pouvoir la transmettre héréditairement au fils qu’il voudra. En échange, il donne à Henri (de Sully) et à son abbaye toute la dime de la pêche de ses hommes, de ses navires et de ses filets. De même, Ies hommes de Veules cèdent la dime (de leur pêche) à l’abbaye, moyennant quoi ils sont exempts dans tous les ports de l’abbaye de la coutume nommée « ewies » »

Le lien est possible avec l’arbre généalogique ébauché par Jehan I de St Maard à partir d’Adzor et Helvise (cf., article en préparation) sachant qu’un de leur fils, Guillaume vicomte de Blosseville est dit Ridel.

Références

  • 1
    Amable Floquet (1797-1881). Essai historique sur l’Echiquier de Normandie p. 1-311 et notamment p. 18-27 in Histoire du Parlement de Normandie, tome 1. Rouen, Edouard Frère, Ed. 1840.
  • 2
    Lucien Valin. Le Duc de Normandie et sa Cour (912-1204). Etude d’histoire juridique. Librairie de la société du recueil. Paris, 1910.
  • 3
    Léopold Delisle. Des revenus publics en Normandie au XII ème siècle. Bibliothèque de l’école des chartes, 1849, tome 10, 173-210.
  • 4
    Charles Homer Haskins (1870-1937). Norman institutions. Harvard historical studies. Volume XXIV. Cambridge Harvard University Press. 1918.
  • 5
    Ernest-Joseph Tardif  (1855-1923). Coutumiers de Normandie. Tome 1, partie 2. Le très ancien coutumier de Normandie, texte français et normand. Rouen, Lestringant, 1903.
  • 6
    Thomas Stapleton (ed.), Magni Rotuli Scaccarii Normaniae sub Regibus Angliae. Sumptibus Soc. AntiQ. Londres. Tome 1, 1840. Accessible via google Books.
  • 7
    Thomas Stapleton (ed.), Magni Rotuli Scaccarii Normaniae sub Regibus Angliae. Sumptibus Soc. AntiQ. Londres. Tome 2, 1844. 
  • 8
    Amédée-Louis l’Echaudé d’Anisy (1772-1859) : in Mémoires de la société des antiquaires de Normandie. volume  XV. 1846. 
  • 9
    L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. Magni Rotuli Scaccarii Normaniae sub Regibus Angliae. Pars secunda in Mémoires de la société des antiquaires de Normandie. volume  XV1. Caen, 1852. 
  • 10
    La lecture est facilitée par un glossaire comme celui disponible dans Introduction to the study of the Pipe Rolls. Publications of the Pipe Roll Society vol III. Wyman and sons, 1884, 100 p., cf. p 42-52.
  • 11
    T. Stapleton T1, op. cit, p. cxii et p. 84 ; A-L l’Echaudé d’Anisy op. cit, p. 26, c2.
  • 12
    Frederick Maurice Powicke. The loss of Normandy. Publications of the University of Manchester. 1913. cf, p. 104.
  • 13
    T. Stapleton T1 op. cit, p. cxix. 
  • 14
    T. Stapleton T1 op. cit, p. xxii-xxiii avec correction p. clxxxi, « vicomté de Blosseville au lieu de l’Honour of Monfort » (vue 191/540) ; p. 84 et  A-L l’Echaudé d’Anisy op. cit, p. 26-27 : « Idem redd. compot de misericordilis et promissis et finibus scilicet de Lietia Sacerdotissa 20 sol. pro dissaisina. De Gilberto de Blossevilla 20 sol. pro falso clamore. De Willelmo Langeot 20 sol. pro concordia. De Willelmo Corvesario 20 sol. pro dimisso clamore. De Gaufrido filio Wigeri 15 sol. pro eod. De Roberto Bavart 15 sol. pro eod. De Willemo Maiore 20 sol. quia non habuit hominem quem plegiavit.
  • 15
    L’Echaudé d’Anisy et A. Charma, 1852. op. cit., p. 6. 
  • 16
    T. Stapleton T1, op. cit, p. cxlix-cl et p. 160,166,167 ;  A-L l’Echaudé d’Anisy, op. cit, p. 49 c2, ligne 43 et p. 51. c2.
  • 17
    Les autres sont uniquement mentionnées : ex, « Paulo reddit compotuma 30 sol. pro plegio Gaufridi Ridel » (T. Stapleton T1, p.  160, et A-L l’Echaudé d’Anisy, p. 49) ; « Willelmus Rossel reddit compotum de 30 sol. pro plegio Gaufridi Ridel. In thesauro 20 sol. Et debet 10 sol « (T. Stapleton T1, p. 166, et A-L l’Echaudé d’Anisy, p. 51 c 2).
  • 18
    Léopold Delisle. Des revenus publics en Normandie au douzième siècle. Premier article. in Bibliothèque de l’école des chartes. 1849, Tome 10. pp. 173-210, voir p. 207-208.
  • 19
    Thomas Stapleton,Tome 2, op. cit., p. lxxxiii et p. 385 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 39/636.
  • 20
    T. Stapleton T 2, op. cit., p cxlvii et p.444 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 60.« reddit compotum de 20 sol. quia recessit a scaccario sine licencia »
  • 21
    Thomas Stapleton (ed.),Tome 2, op. cit., p. cx – cxi et p.415 – 416 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 50, c1 et c2.
  • 22
    Pour les autres, citons : G. R. « reddit compotum de 8 lib. 4 sol. de remanente tallagii ballie sue » ; G.R. « reddit compotum de 60 l. 13 den de remanente juree factæ supereum » ; G. R. « reddit compotum de emprumpto facto in ballia sua, scilicet : de 100 l.  In thesauro 60 sol. »
  • 23
    Manuscrit conservé à BnF, Picardie 352, folio 1, accessible via Biblissima vues 6-7/107 et ARTEM N° 2388 ; pour les églises d’Avremesnil et Sotteville, lignes 10-11 ; transcription latin, SCRIPTA N° 1445. St Quentin, actuellement dans l’Aisne, était le siège du comté du Vermandois. Dudon de St Quentin (>960-<1043) est l’auteur « De moribus et actis primorum Normanniae ducum »(Des mœurs et des actions des premiers ducs de Normandie).
  • 24
    T. Stapleton,Tome 2, cxi et p. 415 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 50, c1: « Galfredus Ridel reddit compotum de 25 sol. 8 den. de Ricardi Retgate et Raginaldi filii Alberede suspensorum pro latrocinio ».
  • 25
    T. Stapleton,Tome 2,  cxi et 415-416 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 50 c1. « Galfrodo Cambitori 80 lib. 100 sol. de quibus reddit compotum. In quietancia hospitalarie Ste Marie Magdalene de Rothomago 10 lib per cartam Regis. Et debet 40 sol ».
  • 26
    ADSM Hdepot1/A9/2.
  • 27
    T. Stapleton,Tome 2, p. xxxix-xliv. donne tous les détails de la construction
  • 28
    .Les anglais utilisaient « Bellum Castrum of La Roche », ou château de la Roche d’Andely pour dénommer ce château stratégique construit par Richard Coeur de Lion aux Andelys en rive droite de la Seine. Les français eux utilisèrent dès 1203 le nom « Château Gaillard » passé à la postéritéŒuvres de Rigord et de Guillaume le Breton (1145-1209), historiens de Philippe Auguste, par H-François Delaborde, Paris, Renouard 2 tomes (1882-1885), cf., Tome 1 p.119. via Gallica
  • 29
    Frédérique Lachaud. Jean sans Terre. Perrin. 2019. 
  • 30
    T. Stapleton, T 2, op. cit., p. 501 et L’Echaudé d’Anisy et A. Charma. 1852. op. cit. p. 80 : « Garin de Glapion recepit de Ricardo de Fontenelo 400 lib. de tallagio facto per eumdem Ricardum in ballia de Archis et in baillia Ridel ad sedem de Drincort »
  • 31
    Lucien Valin. Le Duc de Normandie et sa Cour,  op. cit.
  • 32
    Histoire des ducs de Normandie et des rois d’Angleterre, (par l’Anonyme de Béthune), éd. Francisque Michel, Paris, Renouard, 1840, p. 83.
  • 33
    Rotuli chartrarum in Turri Londinensi asservati. ed T. Duffus Hardy. Londres. Record Commission. 1837. volume 1, partie 1 (1199-1216), membrane 12 dorso, p. 102 c1.
  • 34
    Frederick Maurice Powicke. The loss of Normandy., op. cit., p. 123. 
  • 35
    Lucien Valin. Le Duc de Normandie et sa Cour,  op. cit., p 96-100 et appendice. Valin analyse similitudes et différences entre les deux concepts « baillie » et vicomté à la fin du XII ème siècle
  • 36
    Daniel Power. La chute de la normandie ducale (1202-1204) : un réexamen in La guerre en Normandie (XI-XV ème siècle) Presses Universitaires de Caen, Anne Curry et Véronique Gazeau Ed., 2018 p. 37-62 et notamment la carte des bailliages entre 1197-98
  • 37
    Rotuli chartrarum in Turri Londinensi asservati. ed T. Duffus Hardy. Londres. Record Commission. 1837. p. 15-16 c2 et p. 54 c2., respectivement « Sciatis nos concessisse t presenti carta confirmasse…cum omnibus pertinentia de dono Gaufridus Ridel » et « Ex dono Robert Revel et concessione Gaufridus Ridel tenementum ipsius Robert quod habebat in Swinefford et in Waleton cum omnibus pertinentia suis ».
  • 38
    N° 292 Edition de Michaël Bloche. 2019. Le chartrier de l’abbaye de la Trinité de Fécamp : étude et édition critique, 928/929-1190, postérité du fonds. Tome II, p 664-665. Consultable aux ADSM : cote F 2255.
  • 39
    Michaël Bloche, « Les sceaux des abbés et du convent de la Trinité de Fécamp, XIIe-début du XIVe siècle », Tabularia (en ligne depuis 2013), Actes épiscopaux et abbatiaux en Normandie et dans le grand Ouest. 
  • 40
    ADSM : 7H 903/1
  • 41
    ms NAF 21818 fol. 151
  • 42
    N° 258 Edition de Michaël Bloche. 2019. op.cit. Tome II, p 613-615.

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