Aujourd’hui il n’y a plus de commerces à Blosseville. Le dernier café-épicerie a fermé ses portes en 1990.
On a donc peine à imaginer qu’avant-guerre, quatre cafés ou buvettes 1Une buvette vendait du café, des « jambinets » (café + alcool) et du vin, mais pas d’apéritifs.aient pu se partager la place du village et que les blossevillais pouvaient fréquenter probablement huit établissements ou plus.
L’un deux, place du Calvaire, a abrité une salle de bal créée au début des années 1930 par le dynamique Georges Guerville, organisateur des fêtes de Blosseville. Elle a fonctionné jusque vers la fin des années 1960.
Hormis les cafés ou cafés-épiceries, les commerces ont été peu nombreux à Blosseville. Voici ce qu’indiquait l’annuaire du Département de la Seine-Inférieure de 1906 :
Commerces
Les commerces du début du XX ème siècle étaient donc, outre trois épiceries:
- un boulanger, mais celui-ci Jules Lange, par ailleurs Président du Conseil de Fabrique, décèdera en 1910. Il n’aura pas de successeur, et par la suite, les blossevillais ont été chercher ou ont fait venir leur pain d’Angiens, Veules ou Sotteville.
- deux coiffeurs : cette activité n’est plus répertoriée dès 1929.
- deux cordonniers : ce corps de métier a perduré jusque dans les années 1930 et n’est plus mentionné ensuite.
- un tailleur d’habits
Apparaitront par la suite, sans que ces commerces aient perduré :
- un poissonnier, dans les années 1930 à 1950 Pierre Leddet, par ailleurs capitaine des pompiers vendait le poisson cherché à Dieppe une ou deux fois par semaine.
- un électricien revendeur de postes radio, Mr A. Juin qui fut le premier blossevillais à avoir un poste de télévision.
- une boutique d’ « articles de ménage » (mercerie- quincaillerie).
- une activité de couture et de ravaudage de vêtements.
Des commerçants ambulants s’installaient sur la place ou faisaient des tournées. Sauf erreur, aucun praticien médical ou para-médical ne s’est installé à Blosseville depuis le réputé Rémy Nicolas Giffard décédé en 1866.
Artisans
Concernant les métiers d’artisans, mentionnés dans cet annuaire de 1906, ils n’ont pas tous perduré, suite aux évolutions de l’agriculture.
Ainsi, deux professions se sont éteintes à Blosseville dans la deuxième partie du XX ème siècle.
Le métier de maréchal-ferrant a disparu avec les chevaux et les charrettes au début des années 1950 ; la forge a néanmoins continué à travailler pour fabriquer des clôtures ou des petits outils agricoles. Ernest Marc a longtemps été le forgeron du village.
Autre profession-clé jusque dans les années 50 dans un village rural, le charron a vu son activité s’éteindre avec l’apparition du tracteur. Après Mr Osmont, les charrons de Blosseville ont été Elie Romain puis Raymond Riou.
En revanche, les professions liées au bâtiment et à la construction se sont maintenues à Blosseville tout au long du XX ème siècle
- couvreur ; Mr Pierre Leroy, par ailleurs chef de musique et de fanfare, mentionné dans l’annuaire, a eu de nombreux successeurs, même s’ils n’ont plus travaillé le chaume.
- menuisier / charpentier ; Après Georges Chouquet dans les années 1920-40, plusieurs menuisiers ont exercé à Blosseville, dont André Leroy, Daniel Massif et Philippe Samson.
- pas de maçon mentionné dans le document de 1906 mais il y en eut par la suite, dont Armand Bozio installé au début des années 30.
On ne peut pas parler des métiers à Blosseville sans évoquer l’époque plus lointaine du milieu du XIX ème siècle, durant laquelle la plupart des habitants étaient occupés au tissage. Comme dans d’autres communes rurales du pays de Caux, les habitants étaient employés par des marchands fabricants de toiles de lin puis de coton. Il s’est agi d’abord d’une activité à domicile, faite en complément d’une activité de journalier agricole : les plus anciens recensements blossevillais (1836) font état de très nombreux ménages où l’homme était tisserand et la femme fileuse. Le développement industriel a progressivement conduit à la réalisation de cette activité en usine et à un exode rural.
Autre activité très ancienne, la fabrication du cidre, réalisée dans chaque maison grâce au pressoir à main que le charron louait (les fermes avaient leur propre pressoir). Pour la transformation en ”goutte”, chacun apportait son cidre au bouilleur de cru qui s’installait régulièrement pour une semaine dans le village.
Références
- 1Une buvette vendait du café, des « jambinets » (café + alcool) et du vin, mais pas d’apéritifs.