Un médecin réputé à Blosseville au XIX ème siècle
Incontestablement le docteur Rémy Nicolas Giffard, que l’on venait consulter à Blosseville autour des années 1850 était une personnalité peu commune.
Né à Blosseville en 1797, de parents cultivateurs, il était devenu médecin en 1824 avec une thèse soutenue à la faculté de Médecine de Paris, portant sur « les eaux minérales en général et les bains de mer à Dieppe en particulier ».
Il est venu s’installer à Blosseville, auprès de ses parents puis de son frère cadet qui avait repris la ferme familiale. Sa réputation semble lui avoir ouvert une clientèle bien au-delà des frontières de la commune, puisqu’on venait le consulter des villages environnants, et même, dit-on, depuis Paris. Nous n’avons pas trace des traitements qu’il prescrivait mais grâce aux recensements (disponibles pour Blosseville depuis 1836), nous savons qu’il est resté à Blosseville jusqu’à son décès.
Parallèlement à son activité de praticien, le Docteur Giffard s’est illustré par la publication d’ouvrages sur des sujets assez éclectiques, à visée scientifique.
Ce furent ainsi en 1835, une communication à l’Académie des Sciences sur un procédé de chasse à la baleine au moyen de l’acide prussique puis en 1851 un « alphabet de la boussole et des marées » et enfin un ouvrage visiblement cartographique sur les isthmes de Suez et Panama.
Il semble que les milieux scientifiques, s’ils ont loué la passion qui animait l’auteur de ces travaux, aient été plus circonspects quant à leur rigueur scientifique.
Preuve de son aura locale, le Docteur Giffard a servi de modèle à un truculent personnage dans une pièce de théâtre « cauchoise » d’Emile Bergerat, « Le Nom », jouée au théâtre parisien de l’Odéon en 1883.
C’est donc à juste titre qu’à sa mort en 1866, le Journal de Rouen rapporta qu’« une foule considérable avait rendu hommage à cet honorable médecin dont les bizarreries pouvaient quelquefois surprendre mais dont le cœur et le caractère ont toujours été justement estimés ».