Guillaume, vicomte de Blosseville (1226-1228) et les siens

Des donations faites à l’église d’Ouville au XIII ème siècle, ont été transcrites dans le manuscrit1Manuscrit français 14553 : Chartres extraictes du cartulaire des religieulx, abbé et convent de Saint-Martin d’Aumale, et aussi de l’esglise de la Saincte-Trinité de Fescamp, et de l’esglise de la benoiste Marie-Magdalene de Rouen, et outre du prioré de Nostre-Dame d’Ouville, translatées de latin en françoys » :  62 vues, portail Biblissima. rédigé entre 1472 et 1478 par Jean de Saint Maard, lequel avait pour objectif de retracer sa généalogie. 

Les transcriptions suivantes sont adaptées de la publication de Mathieu Arnoux2 Mathieu Arnoux. De la généalogie à l’histoire : le cartulaire-chronique du vicomte de Blosseville in Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie vol. 62, 1 (1994/97), 2003 p. 9-48.

«  sachent tous que je, Guillaume, seigneur et vicomte de Blosseville ai donné et octroyé à l’église Notre Dame de Ouville et aux chanoines y servant à Dieu, en pure et perpétuelle aumône, pour le salut de mon âme et de mes prédécesseurs, six mines d’orge à la mesure courante3« mines d’orge à la mesure courante », suggère une quantité de matière sèche. Une mine était une mesure de grains qui contenait deux minots, soit six boisseaux, équivalant (selon les usages locaux) à environ 76 litres., à les recevoir par chaque an à la fête Saint Michel au tènement4tènement : terre tenue moyennant redevance, la terre est tenue d’un seigneur par son vassal. de Raoul Herouart ; mais ce Raoul Herouart et ses héritiers ne voulaient payer icelles six mines d’orge à la dite église au dit terme, je,  Guillaume vicomte de Blosseville, veut et octroie que les dits chanoines en fasse pleines justices en icellui tènement jusqu’à ce que les dites six mines soient payées : et je, Guillaume, vicomte de Blosseville et mes héritiers seront tenus garantir en pure et perpétuelle aumône à la dite église six mines d’orge envers et contre tous et que cela soit chose ferme et stable au temps à venir, j’ai ce présent, écrit et scellé de mon sceau, fait en l’an de grâce 1226, témoins Richard d’Iclon, Girart d’ Hermanville5Le texte est Ermenville, mais  Girart de Hermanville est témoin au folio 21. Hermanville est recensé dans Beaucousin A. Registre des fiefs ou arrières-fiefs du baillage de Caux en 1503, Rouen A. Lestringant, 1891, p 76, 98, 108. Correspond à l’actuel Hermanville situé entre Auppegard et Brachy., Amyot d’Ouville, Guilbert Menessier, Regnault de Blainville, Guillaume Le Lort et autres »

Le même Guillaume, vicomte de Blosseville fait un acte6Manuscrit français 14553 : op.cit, pour ces deux actes, Folio 22-24/62,  portail Biblissima. comparable en 1228, acte dans lequel nous apprenons le prénom de son épouse Ade.

Un seul témoin Girart d’Hermanville est commun, les autres étant Guillaume Reste de Antheny, Jehan Le Barbier, Rogier de La Cappiteville, Jourdain Le Tirant.

Will.(Willem = Guillaume) de Blosseville, miles (chevalier) fait un don de sept mines d’orge annuel à l’Eglise d’Ouville.
L’année mil deux cents soixante sept (souligné en rouge). ADSM, 10 H 278.

« Sachent tous présents et à venir que je, Guillaume de Blosseville, chevalier, ai donné et octroyé a l’église Notre Dame d’Ouville et aux chanoines d’icelle pour le salut de mon âme et de Aelide ma femme et de mes prédécesseurs en pure et perpétuelle aumône sept mines d’orge de rente annuelle a les prendre et percevoir par chaque an à la fête saint Michel sur la terre que Robert Evrart de Saint Pierre Le Viger tient de moi en la dîte paroisse, a les avoir et recevoir dorénavant par chaque an au dit terme les dessus dits et leurs successeurs dudit Robert et ses héritiers, franchement et tranquillement et sans quelque empêchement de moi ou de mes héritiers ; et si ledit Robert ou ses héritiers manquent de payer le dit droit au dit terme, les dits chanoines les pourront justicier et contraindre pour icelle redevance et pour l’amende ; et je, Guillaume dessus et mes héritiers sommes tenus de garantir icellui don a lad. église et aux d. chanoines partout et contre tous, sauf le droit capital ; et afin que cela demeure ferme et stable, j’ai corroboré cette présente charte par l’apposition de mon sceau ; fait l’an mil IIC LXVII, témoins à ce Jehan de Croismare, gendarme, Eustache d’Angiens, Robert dit Seigneur, Robert Botart, maître Guillaume de Bostalle, clerc, et autres »7Manuscrit français 14553, op. cit., folio 24-25 /62 portail Biblissima..

Le fils de Guillaume et Aelide, Rogier de Blosseville, chevalier, confirma le 5 avril 1285 les donations de son père. L’acte8Manuscrit français 14553,op.cit., folio 25-27/62 portail Biblissima. stipule que son épouse se prénomme Mabere. Guillaume complète cette donation par les revenus d’un autre terre de Saint Pierre le Viger, tenue par Agnés de L’Enclos et Bietrix sa fille. Les témoins sont Symon de Blosseville, clerc, Jehan de Croismare, 9Possible descendant homonyme du témoin de 1267, gendarme, Jehan de Hastentot, gendarme.

Ces actes permettent d’échafauder une généalogie, certes parcellaire, sur trois générations. Guillaume, vicomte de Blosseville (1226, 1228) et son épouse Ade, sont les parents probables de Guillaume de Blosseville, chevalier (1267) : cette probabilité repose sur la même terre de St Pierre le Viger dont une part des revenus revient à l’Eglise d’Ouville. Guillaume de Blosseville, chevalier et Aelide, son épouse sont les parents de Guillaume de Blosseville, chevalier (1285), époux de Mabere.

Références

  • 1
    Manuscrit français 14553 : Chartres extraictes du cartulaire des religieulx, abbé et convent de Saint-Martin d’Aumale, et aussi de l’esglise de la Saincte-Trinité de Fescamp, et de l’esglise de la benoiste Marie-Magdalene de Rouen, et outre du prioré de Nostre-Dame d’Ouville, translatées de latin en françoys » :  62 vues, portail Biblissima.
  • 2
     Mathieu Arnoux. De la généalogie à l’histoire : le cartulaire-chronique du vicomte de Blosseville in Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie vol. 62, 1 (1994/97), 2003 p. 9-48.
  • 3
    « mines d’orge à la mesure courante », suggère une quantité de matière sèche. Une mine était une mesure de grains qui contenait deux minots, soit six boisseaux, équivalant (selon les usages locaux) à environ 76 litres.
  • 4
    tènement : terre tenue moyennant redevance, la terre est tenue d’un seigneur par son vassal.
  • 5
    Le texte est Ermenville, mais  Girart de Hermanville est témoin au folio 21. Hermanville est recensé dans Beaucousin A. Registre des fiefs ou arrières-fiefs du baillage de Caux en 1503, Rouen A. Lestringant, 1891, p 76, 98, 108. Correspond à l’actuel Hermanville situé entre Auppegard et Brachy.
  • 6
    Manuscrit français 14553 : op.cit, pour ces deux actes, Folio 22-24/62,  portail Biblissima.
  • 7
    Manuscrit français 14553, op. cit., folio 24-25 /62 portail Biblissima.
  • 8
    Manuscrit français 14553,op.cit., folio 25-27/62 portail Biblissima.
  • 9
    Possible descendant homonyme du témoin de 1267

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