Nicolas JOUTET (1748-1813), curé de Blosseville, cultivateur à la Révolution

Nicolas JOUTET et sa famille

Nicolas JOUTET est issu d’une famille de laboureurs. Il naît à Veules le 13 juin 17481ADSM Veules St Martin, 4E 3347, vue 73/98. fils de Pierre, laboureur et de Marie Anne GRANDSIRE mariés à Veules le 6 Juin 17412ADSM Veules, 4E 3346 (1740-1743), vue 27/67.. Son parrain est Nicolas VATTEMENT fils de Nicolas, laboureur de la paroisse de Veules et sa marraine Anne LIEURY, fille de Jacques, laboureur à Manneville-es-plains.

Généalogie simplifiée de Nicolas JOUTET
H. = Henriette, X = union ; Italique : sexe féminin ; * selon l’âge au décès.

Il est le quatrième d’une fratrie de sept3Les dates de naissance sont respectivement à Veules Pierre Jacques le 29/04/1742 4E 3346, vue 39/67 ; Marie Madeleine le 29/04/1744, 3E 514 (1740-1744), vue 67/72 ; Marie Catherine Henriette le 9/02/1746, 4E 3347 (1744-1750), 30 vue /98 ; Adrien Etienne le 14/01/1750 (1750-1751), vue 3/38 ; Jacques Alexis le 19/07/1753, relevé généacaux ; Charles Adrien le 13/05/1756, 4E 3347 (1755-1759), vue 32/92.. Le 26 mai 1768 sa grand-mère Marie-Jeanne PETIT SEIGNEUR, la seule qu’il a connue de cette génération, décède à Manneville es plains, âgée de soixante-seize ans4ADSM Manneville es Plains 4E 306 (1760-1769), vue 95/114..

Le 29 septembre 1771, sa soeur Marie Madeleine, âgée de 27 ans, décède et est inhumée dans le cimetière de l’église St Martin de Veules5ADSM Veules 4E 3348 (1770-1774), vue 35/88..

Le 29 juillet 1773, son frère Adrien épouse Marie Madeleine ALLAIS à Blosseville, les trois frères Pierre, Nicolas et Charles signent l’acte de mariage6Blosseville 4E 3088 (1770-1779), vue 66/182.

Le cursus clérical de Nicolas JOUTET

Les débuts

A Pâques 1766, dans sa dix-huitième année, par la cérémonie de la tonsure, l’évêque en lui coupant les cheveux au sommet de la tête, l’admet dans le premier degré de la cléricature.

Pâques 1766 : réception « ad tonsuram » de Nicolas JOUTET : on lit sa filiation et sa date de naissance. A la dernière ligne, le nom à droite est celui de Jean Baptiste Cotton DES HOUSSAYES, (1727-1783), docteur en théologie, chanoine de l’église métropolitaine de Rouen, nommé par le cardinal de la Rochefoucauld à la chaire de théologie de Rouen de 1764 à 1774. ADSM G. 762.

A Pâques 1773, il reçoit les ordres mineurs, qui étaient au nombre de quatre (par ordre ascendant : portier, lecteur, exorciste, acolyte).

Pâques 1773 : Ordination de Nicolas JOUTET aux ordres mineurs. Paroisse St Martin de Veules. T se réfère à Tonsuram à P(âques) 1766 (cf., ci-dessus). Le nom, au milieu à gauche, est celui de Jean-Baptiste-Pierre BORDIER, docteur en théologie, ancien supérieur du séminaire de Limoges appelé à Rouen par Mgr de Saulx-Tavanes en 1748. Il est vicaire général de 1769 à sa mort en 1787. ADSM, G. 767.

De sous-diacre (1774) à curé de Blosseville (1780)

En 1774, il est ordonné sous-diacre à Veules.

Sept avril 1774. Nicolas JOUTET est ordonné sous-diacre. A la première ligne «  acolytus », le plus élevé des ordres mineurs. Deuxième ligne : la paroisse de St Martin de Veules. Sa date de naissance et Min. renvoie à d’ordination aux ordres mineurs (cf., ci-dessus). Obedientia et missionis : obédience (obéissance) et mission. ADSM G.768.

Les évènements familiaux permettent de documenter comment Nicolas JOUTET progresse dans la carrière.

Le 14 février 1775, il est sous diacre lorsque sa soeur Marie Catherine Henriette décède à Veules, âgée de 29 ans :  l’acte d’inhumation atteste de la présence de leur père et d’Adrien son frère. Ce dernier,  âgé de 25 ans, laboureur à Blosseville, décède deux semaines plus tard (cf., ci-dessous)7ADSM,Veules 4E 3348 (1775-1779), vue 6/111. Adrien le 1er mars 1775 : ADSM Blosseville 4E 3088 (1770-1779), vue 94/182..

Acte de décès d’Adrien JOUTET. A l’antépénultième ligne du texte, on lit Nicolas JOUTET sous diacre. A la première ligne des signatures, de gauche à droite, Pierre JOUTET le père, Nicolas JOUTET, Alexis JOUTET. A la deuxième ligne, Pierre ALLAIS (témoin). Dernière ligne, MIGNOT qui est le chapelain. ADSM Veules : 4E 3348 1775-1779), vue 6/111.

En 1776 il est vicaire à La Gaillarde lorsqu’il signe l’acte de mariage, le 10 juillet, entre son frère ainé Pierre Jacques et Marie Françoise Catherine Elisabeth DE LAPLACE, fille d’un marchand aubergiste de Charleval (Eure). Michel LE PASTEUR, curé de Sotteville-sur-mer a également fait ce déplacement de cent kilomètres pour célébrer la cérémonie8AD 27, Charleval, BMS (1763-1792), vue 113/293.. Nicolas reste vicaire à la Gaillarde de 1776 à 17789ADSM La Gaillarde 4E 3167 (1770-1779), vues 74, 93-94-95/114. puis rejoint Blosseville.

Le trois août 1778, il signe le registre de Blosseville en qualité de vicaire.

Sa première signature en tant que curé date du 31 août 1780. Il succède à Jacques Romain QUINEL qui décède à Blosseville le 29 Octobre 178010ADSM Blosseville, 4E 3088 (1770-1779), vue 146/182 et (1780-1789), vue 14/146 ; décès Jacques Romain QUINEL, vue 16/146..
Le mardi 22 Octobre 1782, il célèbre, en l’église de Blosseville, le mariage de son frère « Jacques Alexis JOUTET marchand laboureur âgé d’environ 28 ans » et  « Marie Catherine DUVAL âgée d’environ 26 ans fille de feu Nicolas et de Marie REQUIER marchande ainsi que la future, ses père et mère de la paroisse de St Valery en Caux »11ADSM Blosseville 4E 3088 (1780-1789), vue 47-48/146..Il avait célébré leurs fiançailles le dimanche précédent en l’église de St Valery en Caux avec le consentement du curé PICHARD de la VISSIERE12Antoine Julien PICHARD DE LA VISSIERE (1739-1799), prêtre déporté en 1798, mort à St Martin de Ré, cf., Francis RENOUT « le clergé et la révolution » sur le site de Généacaux mis en ligne en 2019. .

Signatures du bas de l’acte de mariage  le 22 Octobre 1782.
1 ère Ligne : Jacques alexis JOUTET Marie Catherine DUVAL ; 2ème L, Pierre JOUTET père, Marie REQUIER veuve DUVAL ; 3 ème L, Pierre JOUTET (frère ainé) Pierre JOUTET (cousin), François DUVAL (cousin germain de l’épouse) ; 4 ème L,  Charles FAUCONNET, marchand de St Valery, oncle de l’épouse , Pierre COTTARD, PICHARD, Curé ; 5 ème L. GRESSENT, JULIEN ?, B. CAPRON ; dernière L., Jean DUVAL, JOUTET, curé de Blosseville. Montage p. 48, bas G et haut D, ADSM, 4E 3088, vues 47-48/146.

Le 8 Avril 1789, son frère Jacques Alexis décède à Veules13ADSM Veules St Martin 4E 3348 (1785-1789), vue 109/123..

Le 19 Avril 1789, il signe avec son frère aîné, l’acte d’inhumation de leur père. Maître Jean-Baptiste BILLARD prêtre de Manneville es plains, doyen de l’exemption de Fécamp, vient à Blosseville pour procéder à la cérémonie en présence de Jacques Louis NÉE, chapelain.

Nicolas JOUTET au temps de la Révolution

Le clergé à Blosseville en 1789

La place du clergé dans la paroisse de Blosseville en Janvier 1789, est résumée dans cette liste des exemptés et privilégiés (cf., ci-dessous) pour le paiement de la taille (impôt direct). Nicolas JOUTET est en tête de liste. Les deux chapelains sont Jean DUTOT (1728-1799) et Jacques Louis NÉE (1750-1822) dont les destins vont prendre des directions opposées ; le premier mourra exilé loin des siens à Londres, le second finira sa vie à Sotteville sur Mer.

Discrète personne Me Nicolas JOUTET prêtre curé du d. lieu fait valoir son manoir presbytéral et ses dîmes, trois acres de terre de son bénéfice ; discrète personne Me Jean DUTOT prêtre chapelain du d. lieu fait valoir son logement et ses dîmes ; discrète personne Me  Jacques NÉE prêtre chapelain d.d.l. fait valoir son logement et ses dîmes ; monsieur chevalier vicomte de Blosseville fait valoir son manoir seigneurial et huit acres de terre à lui en propre ; monsieur DE CAPTOT, conseiller au parlement fait valoir sa maison et deux acres de terre à lui en propre. Extrait du rôle de la taille de Blosseville arrêté le 6 Janvier 1789. ADSM C1754.

Nicolas JOUTET curé et officier municipal (1790-1792)

Le 14 février 1790, Nicolas JOUTET préside l’assemblée du village réunie dans l’église pour l’élection du premier conseil général de la commune ; il est ainsi, comme Jacques Louis NÉE, un des cinq officiers municipaux élus alors que Jean DUTOT est élu parmi les douze notables. Ce premier conseil sera remplacé à la fin de 1792.

Estimation des biens et revenus : Bâtiments à l’usage de l’établissement estimés à 160 livres ; Clos attenant au jardin estimé à 10 ; Jardin, 15 ; Trois acres de terre estimées en trois pièces, 90 ; Grosses et menues dîmes, 1663 ; Les dimes novales,  (? ) et les bois taillis, 123 ; Pressoir, 20 ; Rentes actives, 20 :TOTAL 2103. Extrait du registre du conseil en date du 18 Avril 1790. ADSM L5968.

Nicolas JOUTET, curé et fonctionnaire : 1790-1793

11 Juin 1792 : Arrêté du directoire du district de Cany. Le traitement annuel de Nicolas JOUTET est fixé à 1900 livres. Montage à partir du document original. ADSM L 1538.

Le registre des années 1790-1791 révèle que Nicolas JOUTET réalise la très grande majorité des baptêmes (quarante-trois), inhumations (trente-deux), mariages et bans (quatorze) de Blosseville, alors que Jacques Louis NEE n’en réalise respectivement que sept, trois et un. Pendant ces deux années, Jean DUTOT, le premier chapelain baptise seulement, le 29 Octobre 1791, une enfant ondoyée à domicile15ADSM, Blosseville 4E 3038, vue 22/24.

Le 22 Juillet 1790, Marie Françoise Rose, fille de Jacques Alexis et Catherine DUVAL décède à l’âge de 3 ans. Nicolas JOUTET officie lors de l’ inhumation de sa nièce avec le consentement du curé de Veules, Adrien CORRUBLE. Pierre JOUTET et Pierre Eustache SIMON, drapier, respectivement oncle paternel et maternel de l’enfant, sont les deux témoins16Archives de Veules au cercle généalogique de Caux, Fontaine le Dun.

En 1791, Nicolas JOUTET bénit une cloche nommée Marie par Mr Benigne PORET de Blosseville et Dame Marie Henriette DE CIVILLE son épouse, en présence de Jean Baptiste CORRUBLE trésorier de la Fabrique et Claude CHARTON fondeur17Mémoires de l’abbé Brumare, chapitre IV, transcription par l’abbé HUET, ADSM 22 J 119, p. 174.

Le début de l’année 1793 marque la transition entre l’ancien registre paroissial et le nouveau registre d’état civil. L’exemple ci-dessous illustre la coexistence de la signature des prêtres et des officiers de l’état civil de la nouvelle municipalité lors de l’inhumation de la mère de Nicolas JOUTET. Les actes suivants ne comportent que la signature des officiers civils.

Acte d’inhumation (extrait) le 13 Janvier 1793. « Marie GRANDSIRE morte hier âgée d’environ 74 ans en son vivant fileuse ; en présence de Pierre JOUTET marchand laboureur de cette paroisse, de Nicolas JOUTET prêtre curé de cette p., tous deux fils de la défunte. De Pierre COTTARD, marchand laboureur, neveu de la défunte, aussi de cette paroisse de Pierre Barnabé LEGROS marchand laboureur neveu de la défunte demeurant en la paroisse de Hautot-l’Auvray, tous témoins avec nous soussignés ». A gauche, signent RIDEL officier public, P COTTARD, au milieu P. LEGROS, à droite JOUTET, curé de Blosseville, NÉE, curé de Mesnil-Durdent. ADSM Blosseville, 4E 6441 vue 41/68.

Au premier trimestre 1793, comme Jacques Louis NÉE, à la fois chapelain de Blosseville et curé de Mesnil-Durdent, Nicolas JOUTET semble avoir touché son traitement de prêtre assermenté (cf., ci-dessous).

Extrait de liste des fonctionnaires ecclésiastiques assermentés et le traitement versé pour le premier trimestre 1793. En haut, numéro 45, Blosseville et JOUTET (JOUXTET) pour un salaire de 475 livres. Au numéro 48, le Mesnil-Durdent dont NÉE est le curé. ADSM L. 1538.

Le 13 Avril 1794 le curé Nicolas JOUTET démissionne : il devient cultivateur

Nicolas JOUTET va remettre officiellement sa démission parce que l’autorité se fait pressante afin que les situations soient régularisées.

L’ arrêté du représentant du Peuple SIBLOT, en date du 7 Avril 1794 (18 Germinal an II), exige que la situation des prêtres démissionnaires soit expressément établie18Claude SIBLOT (1752-1801), médecin et maire de Lure (Haute-Saône) est député de Haute-Saône à l’Assemblée Nationale Constituante en 1791, puis à la Convention Nationale en septembre 1792. Le représentant du peuple SIBLOT arrive en mission pour l’Eure et la Seine Inférieure en février 1794. (cf., ci-dessous).

Registre « contenant les démissions des ecclésiastiques et le dépôt qu’ils ont fait de leurs lettres de prêtrise après la réception de l’arrêté du représentant du peuple SIBLOT, daté d’Evreux le dix-huit Germinal 2 ème année de la République française une et indivisible ». ADSM L. 1538

Nicolas JOUTET remet sa démission à la municipalité qui transmet au district de Cany :

« Le même jour (25 Germinal an II, 14 Avril 1794), le citoyen Pierre ALLAIS de la commune de Blosseville a déposé sur le bureau un paquet contenant les lettres de prêtrise du citoyen JOUTET ex curé du dit Blosseville et un procès verbal de la municipalité en date du 13 de ce mois qui constate que le dit jour le dit JOUTET a cessé toutes fonctions et déposé sur le bureau municipal ses dites lettres, soussigné au procès verbal. JOUTET. Accordé acte à la dite municipalité du renvoi des dites lettres et autres titres ce que le dit ALLAIS a signé ». Signature P. ALLAIS. ADSM L. 1538 

Le 18 Août 1794 (27 Thermidor an II), Nicolas JOUTET, cultivateur est témoin au décès de sa belle-soeur

Extrait de l’acte de décès du 18 Août 1794 (27 Thermidor an II) : « sont comparus en la maison commune Pierre JOUTET cultivateur âgé de cinquante-deux ans domicilié dans la municipalité de Blosseville et Nicolas JOUTET âgé de quarante-six ans cultivateur aussi domicilié dans la dite municipalité de Blosseville. Le premier époux et le second beau-frère de Marie Françoise DE LAPLACE âgée de quarante ans demeurant dans la dite municipalité ». ADSM Blosseville 4E 6441 (1793-1795), vue 47/68.

L’administration tient à jour le registre de ses fonctionnaires. Ainsi, à la date du 16 août 1794 (29 thermidor an II), « l’état nominatif des ecclésiastiques qui ont abdiqué leur état et fonctions », mentionne en regard du N° 58, « JOUTET ex curé de Blosseville, âgé de 46 ans ». Aucun secours ne lui est octroyé (cf., ci-dessous).

Extrait de la page 4, de l’état nominatif arrêté « par les administrateurs du directoire du district révolutionnaire de Cany ». ADSM, L 1358.

1794-1802 : Nicolas JOUTET cultivateur

L’extrait suivant est copié des Mémoires de l’abbé BRUMARE (1823-1870)19Narcisse-Adolphe Brumare naît à Fauville le 16 octobre 1823.Ordonné prêtre en septembre 1848, il est vicaire pendant huit ans à Eu. En 1856, il est professeur d’histoire au petit Séminaire diocésain. L’archevêque lui confie la paroisse de Blosseville en 1860. Il rédige ses mémoires pour répondre à la sollicitation de Henri de Bonnechose (1800-1883), archevêque de Rouen en 1858, cardinal en 1863 qui sollicite ses desservants afin qu’ils rédigent les annales de leurs paroisses. En 1869, le curé Brumare rejoint la paroisse de St Laurent en Caux où il décède le 21 décembre 1870. Source : la semaine religieuse du diocèse de Rouen. 4 ème année, N°42, samedi 7 janvier 1871, p 999. via Gallica.  20Mémoires de l’abbé Brumare par l’abbé HUET : ADSM 22J 119, chapitre IV p. 172-173., rédigées en 1864 alors qu’il est curé de Blosseville. Il a pu interroger les anciens ayant connu le curé JOUTET dans leur prime jeunesse ou qui avaient entendu leurs parents parler de cette période de la Révolution.

« …L’abbé Joutet fut obligé comme les autres de céder à la tempête, il ne sortit pas néanmoins de la paroisse, il se retira dans une petite ferme qui lui appartenait et que l’on voit encore aujourd’hui. Ce fut là que pendant treize ans il fut obligé de s’adonner à l’agriculture, entouré de ses neveux en bas âge, vivant très respecté au milieu de ses paroissiens. On ne dit pas qu’il ait prêté serment à la Constitution civile. Il allait à cheval aux foires et aux marchés avec culotte de daim, veste ronde, chapeau à grand bord cheveux en longue tresse, à la manière bretonne. Si vous voulez le connaître, il était haut de taille, d’un majestueux embonpoint, peu propre à la chaire, quoiqu’il jouit d’une belle voix pour chanter. Son caractère était si doux et son visage si ouvert qu’il était pour tous d’un accès facile. Il exerçait la médecine, non par amour du gain, mais par cette pente naturelle qui le portait à faire du bien, surtout envers les pauvres. Il avait composé un breuvage avec des herbes, que les vieillards d’aujourd’hui appellent encore la médecine JOUTET. Il y en avait toujours une bouteille préparée sur la cheminée, à l’intérieur de la maison et quand un malade venait se plaindre, on lui en donnait un verre à boire et il s’en retournait à moitié guéri tant par la vertu de la tisane que par la douceur des paroles qui sortaient de la bouche du pasteur médecin. Par l’ensemble de ces qualités le bon curé finit par se faire tendrement aimer de tous… ». La petite ferme encore visible en 1864 est probablement celle située sur le plan de 1827 (cf., ci-dessous).

Nicolas JOUTET, propriétaire

Nicolas JOUTET va pouvoir endosser un statut de cultivateur parce qu’il possède plusieurs biens dans la commune. Différents actes entre 1781 et 1798 permettent de localiser ses biens dans le secteur Ouest de Blosseville, proches du carrefour des quatre vaux, distribués au Nord et au Sud de l’actuelle rue du fond de Tumpot (cf., illustration ci-dessous)21En plus des actes signés par Nicolas JOUTET, certains des biens sont cités en limites de ceux appartenant à PORET de Blosseville. Etat des immeubles ADSM 132 J 177, le 26 Fructidor an IV (12 Septembre 1796).

Le 23 juin 1781, il achète en l’étude de maître CURAY, notaire à Rouen à noble personne Dorothée DEPARDIEU veuve de Messire Louis LE VASSEUR, une pièce de terre « en labour assise en la paroisse de Blosseville trait du Tumpot, terroir des quatre fossés, contenant cinq vergées ». Cette pièce de terre est incluse dans une pièce de sept acres, trois vergées tenues par Adrien BARAY, laquelle appartient au fief de la Couronne, un des nombreux fiefs dont Bénigne PORET de Blosseville est le seigneur. Le 23 janvier 1782, un acte devant Louis François Philippe FOLLIN (1730-1787), lieutenant général de la vicomté et haute justice de Blosseville, sénéchal de la seigneurie de la Couronne, fixe à « 27 sols par chacun an aux termes de Pâques et St Michel par moitié et une mine d’orge au jour de St Michel » les droits dûs au dit BARAY.22ADSM 2 E8/810 vue 432/796 et 2 E8 /80 1p r/v. ; ADSM 132 J 179. BARAY est parfois orthographié BARRÉ. 

Signature de Nicolas JOUTET, Louis François Philippe FOLLIN (en qualité de Sénéchal de la seigneurie de la Couronne) et Gaspard François BOUVIER (greffier) au bas de l’acte de déclaration à Adrien BARAY le 23 janvier 1782 à St Valery. ADSM, 132 J 179.

Nous savons qu’il possède une masure par un acte du juge de paix. Le 20 Octobre 1792, Guillaume ARNOIS de CAPTOT devant François Bernard REVEL, juge de paix du canton de Veules, accuse Nicolas JOUTET : « dans le courant de l’année dernière le dit JOUTET se serait permis sans droit ni qualité de faire construire un fossé sur les confins d’une masure qu’il possèdeet sur lequel fossé le dit curé a fait planté des arbres de haute futaie »23ADSM LP 8227 : Justices de paix ; Veules, minutes diverses. 1992 N° 216.

Situation probable de biens possédés (étoiles) par Nicolas JOUTET. La flèche blanche figure le carrefour des 4 vaux (4 fossés dans texte ci-dessus). Les routes, rues et chemins portent les noms de 2025. Il est vraisemblable que la ferme de N. JOUTET corresponde au bâtiment figurant au niveau de l’étoile supérieure. Extrait de la feuille C du cadastre dit Napoléonien (1827), réorientée avec le Nord en haut. ADSM 3P3/464-468, numérisée, portail cadastre.

Devenu cultivateur, Nicolas bénéficie de la proximité de son frère ainé (Pierre Jacques) laboureur, qui « tient une maison masure de Mr de Blosseville dix huit acres de terre, une charrue chevaux, vaches, imposé à 81 livres »24ADSM  C. 1754. Rôle d’assiette de la taille, établi le 6 Janvier 1789, folio 6 recto. Le Mr de Blosseville désigne ici Bénigne PORET..

Nicolas possède également des biens ailleurs, notamment à Manneville. Ainsi, le citoyen JOUTET « vivant de ses revenus » vendra le 11 Août 1799, (24 Thermidor an VII), pour trois cent francs « en numéraire métallique » au citoyen Jean-Baptiste SAVOYE une pièce de terre d’un demi acre en labour située sur la commune de Mannevillees -plains25ADSM registre LP 7032, étude de Maître LE BARBIER, à St Valery en Caux, 26vue 53/59 et minutes 2E 94/5, acte N° 282..

1795 : Nicolas JOUTET récupère ses lettres de prêtrise mais reste cultivateur

Une lettre du directoire du département de Seine Inférieure datée du 8 Messidor de l’an III (26 Juin 1795), autorise le district de Cany à restituer les lettres de prêtrise qui y avait été déposées (cf., ci-dessous).

Lettre datée du 8 Messidor an III (26 juin 1795) du directoire du département de la Seine Inférieure au directoire du district de Cany.
« Par votre lettre du 28 du mois dernier vous nous demandez si vous pouvez sans inconvénient rendre les lettres de prêtrise déposées en votre secrétariat en vertu de l’arrêté pris le 18 Germinal an 2 par le représentant du peuple SIBLOT. Cette question nous semble résolue par les lois qui permettent le libre exercice du culte et nous ne connaissons pas d’ailleurs de motif suffisant pour nous déterminer à conserver plus longtemps un dépôt arraché par la terreur. Nous pensons donc que la restitution ne peut vous compromettre sous aucun rapport. Salut et Fraternité ». ADSM L. 5915.

Dans un registre, on trouve une succession de textes identiques recopiés et signés individuellement stipulant que cette restitution a été effective pour Nicolas JOUTET et ses collègues démissionnaires (cf., ci-dessous).

Extrait du registre de restitution des lettres de prêtrise. «Je soussigné reconnais avoir reçu de l’administration du district de Cany ma lettre de prêtrise que j’avais déposée à la municipalité de Blosseville, en vertu de l’arrêté du représentant du peuple SIBLOT à Cany le sept Thermidor 3 ème année républicaine (24 Juillet 1795) ». Signature JOUTET. ADSM L. 5915.

1798 : Le portrait de Nicolas JOUTET, 50 ans, citoyen cultivateur

Du 4 Vendémiaire an VII (25 Septembre 1798)
N° 351. «  Délivré un passeport au citoyen Nicolas JOUTET cultivateur en la commune de  Blosseville, âgé de 50 ans, taille 5 pieds ? P (pouces) cheveux et sourcils gris yeux idem nez long bouche ordinaire menton large front haut visage ovale. Inscrit au tableau de la commune N° 266. Lequel a déclaré savoir signer. Visé du citoyen le même jour allant à Rouen Dieppe St Valery Fécamp et Havre ».
On note que sa signature a changé avec mention abrégée de son prénom. ADSM L 5037.

Selon ce passeport, la taille de Nicolas JOUTET se limite à 5 pieds (soit environ 1,65 m), alors que les souvenirs collectés (cf., supra) évoquaient un Nicolas JOUTET « haut de taille ». Une autre source serait nécessaire pour situer la vérité ! Quant aux raisons des déplacements allégués dans les principales villes du département, elles mériteraient d’être connues !

1798 : Que devient le presbytère ?

Le presbytère d’alors comprenait la maison presbytérale, des granges, des bâtiments, un pressoir de construction récente et des terres associées. Le devenir spécifique de chacune de ces composantes dépasse le cadre de cet article. Retenons qu’en Juillet 1798, la situation de ces biens nationaux est contrastée.

D’une part, les bâtiments ruraux, la cour et le jardin du presbytère sont proposés en fermage par adjudication à la chandelle et attribués au citoyen JULIEN pour la somme de cinq francs (cf., ci-dessous). Pierre Jacques JULIEN (1755-1826) réside à Blosseville, après avoir été clerc puis greffier de la paroisse devenue commune ; il est désormais le secrétaire en chef du Canton de Veules. 

« Bâtiments ruraux, cour et jardin du ci-devant presbytère de Blosseville
Par le commissaire du Directoire a été requis du premier feu lequel allumé par le citoyen JULIEN demeurant en la commune de Blosseville a été offert la somme de cinq francs ». 11 juillet 1798 (23 messidor an VI). ADSM 1 QP 1489.

D’autre part, la situation de la maison presbytérale, elle-même, justifie que JULIEN adresse un courrier aux administrateurs du département de la Seine Inférieure : « il existe citoyens dans la commune de Blosseville le ci-devant presbytère du d. lieu qui ne présente plus qu’un amas de ruines. Il répugne à tout vrai citoyen de voir piller les propriétés du gouvernement d’une manière aussi révoltante, les portes, les croisées, les fondements disparaissent tous les jours jusque qu’à ce que des bâtiments sont attaqués maintenant et ne sont plus susceptibles d’aucune réparation… ». Ce courrier déclenche une procédure administrative (procès verbaux, estimations…), (cf., ci-dessous) qui se terminera par une mise en vente des débris.

Extrait de la lettre adressée par l’administration centrale du département à l’administration du Canton de Veules. « On nous apprend citoyens que la maison ci-devant presbytérale de la commune de Blosseville est totalement détruite ; qu’elle ne présente plus qu’un amas de ruines, et que les matériaux sont livrés à un pillage révoltant. Vous voudrez bien si ces faits sont exacts, faire estimer les dits matériaux dont il s’agit, conformément aux dispositions de notre circulaire du 21 Ventôse dernier, relative au…»
29 juillet 1798 (11 Thermidor an VI) : ADSM 1 QP 1489.

1803-1813 : Nicolas JOUTET, prêtre desservant de Blosseville

Registre (extrait de la couverture) de catholicité de Blosseville (Juin 1800 – 1er mars 1802). ADSM 1J 798-1.

Le premier registre de catholicité (cf., ci-dessus), dont on dispose pour Blosseville est commun avec la paroisse Saint-Martin de Veules. Il concerne uniquement les baptêmes du 12 Juin 1800 (23 Prairial an VIII) au 1er mars 1802. Nicolas JOUTET n’y figure pas, le curé qui signe la majorité des actes est Adrien CORRUBLE (1728-1809), secondé par Robert SAINT SAENS (1732-1811).

Le 14 février 1803 (25 Pluviose an XI), c’est en qualité de prêtre que Nicolas est témoin de l’acte de naissance (état civil) de sa nièce, Catherine Francoise JOUTET, fille née du remariage son frère ainé avec Catherine Françoise BUNEL 29ADSM Blosseville, mariage le 30 décembre 1798, 4E 771 (1798-1799), vues 9-10/69 et acte de naissance de Catherine, 4E6441 (1801-1803), vue 40/65.

Le 25 ème de Pluviose an XI (14 février 1803, acte de naissance de Catherine Françoise JOUTET . « Premier témoin, Nicolas JOUTET, âgé de cinquatre (cinquante-quatre) ans, prêtre en la dite commune, oncle, paternel de la dite Catherine Françoise JOUTET. Signatures : Pierre JOUTET père de l’enfant, Rose FOUQUE, âgé de 32 ans,(second témoin), Nicolas JOUTET. ADSM Blosseville, 4E 6441 (1801-1803), vue 40/65
Le 9 Octobre 1804. Baptême d’Elisabeth Reine SANSON. « Aujourd’hui dix-huit vendémiaire an XIII acte par moi prêtre desservant cette commune soussigné baptise une fille née de ce jour du légitime mariage de Jean SANSON toilier et de Dorothée LEBORGNE ses père et mère de cette commune laquelle a été nommée Elisabeth Reine par Jean DUNOYER tisserand et par Dorothée Elisabeth MIGNOT femme de Maître Adrien GIFFARD cultivateur, ses parrain et marraine de la dite commune soussignés ». ADSM 1J 105-1.

Le 10 Août 1809, Nicolas JOUTET préside à l’inhumation de l’ancien curé de Veules Adrien CORRUBLE, âgé de 81 ans. Il en fait l’éloge en présence de ses neveux Pierre BOURG et Jacques DESFRESNE30Chaignet D. Jean-Marie LEBAY (1761-1834), curé de Veules ou le voyageur malgré lui. Editions ASPV. 2017, p. 165/271.  ADSM, 4E 7703 (1807-1809), vue 97/112.

Nicolas JOUTET décède le 7 Janvier 1813, déclaration faite par son frère Pierre âgé de 70 ans et par Guillaume COLLE, l’instituteur. Deux jours plus tard, c’est le curé de St-Valery qui célèbre l’inhumation « Aujourd’hui samedi 9 janvier 1813  a été par discrète personne Maître PETIT SEIGNEUR, curé de la paroisse et canton de Saint Valery en Caux soussigné inhumé dans le cimetière de la paroisse de Blosseville le corps de de discrète personne Maître Nicolas JOUTET prêtre desservant de la commune de Blosseville âgé de soixante-cinq ans fils de feu Pierre et Marie GRANDSIRE ses père et mère, en présence des sieurs Pierre JOUTET cultivateur de cette commune et de Jean Baptiste Prudent FAUCONNET Maire de cette commune et de Jean-François GRESSENT adjoint aussi de cette commune, tous deux amis du défunt et le premier frère du défunt, tous trois témoins ont signé »31ADSM, 1J105-1, registre 1813, 2 ème feuillet et 4E 6442 vue 85/126., (cf., ci-dessous).

Neuf janvier 1813 : extrait de l’acte d’inhumation de Nicolas JOUTET. ADSM 1J105-1, registre 1813, 2 ème feuillet.

Deux ans plus tard, la mort de son frère ainé, Pierre Jacques JOUTET (1742-1815), dernier représentant de cette génération, met un terme à cette histoire dont l’essentiel s’est déroulé entre Veules et Blosseville32Inhumation de Pierre Jacques JOUTET le 8 Novembre 1815 par Jacques Louis NÉE prêtre habitué de la paroisse Sr Martin : ADSM Veules 4E 7703 (1814-1815), vue 45/52 et 1J 798-1..

Auteur : Didier HANNEQUIN

Remerciements aux membres du Cercle Généalogique du Pays de Caux pour les relevés et photographies des registres.

Références

  • 1
    ADSM Veules St Martin, 4E 3347, vue 73/98.
  • 2
    ADSM Veules, 4E 3346 (1740-1743), vue 27/67.
  • 3
    Les dates de naissance sont respectivement à Veules Pierre Jacques le 29/04/1742 4E 3346, vue 39/67 ; Marie Madeleine le 29/04/1744, 3E 514 (1740-1744), vue 67/72 ; Marie Catherine Henriette le 9/02/1746, 4E 3347 (1744-1750), 30 vue /98 ; Adrien Etienne le 14/01/1750 (1750-1751), vue 3/38 ; Jacques Alexis le 19/07/1753, relevé généacaux ; Charles Adrien le 13/05/1756, 4E 3347 (1755-1759), vue 32/92.
  • 4
    ADSM Manneville es Plains 4E 306 (1760-1769), vue 95/114.
  • 5
    ADSM Veules 4E 3348 (1770-1774), vue 35/88.
  • 6
    Blosseville 4E 3088 (1770-1779), vue 66/182
  • 7
    ADSM,Veules 4E 3348 (1775-1779), vue 6/111. Adrien le 1er mars 1775 : ADSM Blosseville 4E 3088 (1770-1779), vue 94/182.
  • 8
    AD 27, Charleval, BMS (1763-1792), vue 113/293.
  • 9
    ADSM La Gaillarde 4E 3167 (1770-1779), vues 74, 93-94-95/114.
  • 10
    ADSM Blosseville, 4E 3088 (1770-1779), vue 146/182 et (1780-1789), vue 14/146 ; décès Jacques Romain QUINEL, vue 16/146.
  • 11
    ADSM Blosseville 4E 3088 (1780-1789), vue 47-48/146.
  • 12
    Antoine Julien PICHARD DE LA VISSIERE (1739-1799), prêtre déporté en 1798, mort à St Martin de Ré, cf., Francis RENOUT « le clergé et la révolution » sur le site de Généacaux mis en ligne en 2019. 
  • 13
    ADSM Veules St Martin 4E 3348 (1785-1789), vue 109/123.
  • 14
    Albert SOBOUL. Dictionnaire historique de la révolution française. Quadrige. PUF. 2021. Article Dîme par J-J CLÈRE.
  • 15
    ADSM, Blosseville 4E 3038, vue 22/24
  • 16
    Archives de Veules au cercle généalogique de Caux, Fontaine le Dun.
  • 17
    Mémoires de l’abbé Brumare, chapitre IV, transcription par l’abbé HUET, ADSM 22 J 119, p. 174
  • 18
    Claude SIBLOT (1752-1801), médecin et maire de Lure (Haute-Saône) est député de Haute-Saône à l’Assemblée Nationale Constituante en 1791, puis à la Convention Nationale en septembre 1792. Le représentant du peuple SIBLOT arrive en mission pour l’Eure et la Seine Inférieure en février 1794.
  • 19
    Narcisse-Adolphe Brumare naît à Fauville le 16 octobre 1823.Ordonné prêtre en septembre 1848, il est vicaire pendant huit ans à Eu. En 1856, il est professeur d’histoire au petit Séminaire diocésain. L’archevêque lui confie la paroisse de Blosseville en 1860. Il rédige ses mémoires pour répondre à la sollicitation de Henri de Bonnechose (1800-1883), archevêque de Rouen en 1858, cardinal en 1863 qui sollicite ses desservants afin qu’ils rédigent les annales de leurs paroisses. En 1869, le curé Brumare rejoint la paroisse de St Laurent en Caux où il décède le 21 décembre 1870. Source : la semaine religieuse du diocèse de Rouen. 4 ème année, N°42, samedi 7 janvier 1871, p 999. via Gallica. 
  • 20
    Mémoires de l’abbé Brumare par l’abbé HUET : ADSM 22J 119, chapitre IV p. 172-173.
  • 21
    En plus des actes signés par Nicolas JOUTET, certains des biens sont cités en limites de ceux appartenant à PORET de Blosseville. Etat des immeubles ADSM 132 J 177, le 26 Fructidor an IV (12 Septembre 1796)
  • 22
    ADSM 2 E8/810 vue 432/796 et 2 E8 /80 1p r/v. ; ADSM 132 J 179. BARAY est parfois orthographié BARRÉ. 
  • 23
    ADSM LP 8227 : Justices de paix ; Veules, minutes diverses. 1992 N° 216.
  • 24
    ADSM  C. 1754. Rôle d’assiette de la taille, établi le 6 Janvier 1789, folio 6 recto. Le Mr de Blosseville désigne ici Bénigne PORET.
  • 25
    ADSM registre LP 7032, étude de Maître LE BARBIER, à St Valery en Caux
  • 26
    vue 53/59 et minutes 2E 94/5, acte N° 282.
  • 27
    Michel BIARD, Philippe BOURDIN, Silvia MARZAGALLI. La Révolution française et les cultes p. 343-410 in Révolution, Consulat Empire. Folio Histoire de France. Gallimard 2021. Jean-René SURATTEAU. Le Directoire avait-il une politique religieuse ? in Annales historiques de la Révolution française, n°283, 1990. pp. 79-92. 
  • 28
    Textes du Concordat et articles organiques disponibles sur le site d’histoire de la Fondation Napoleon : napoleon.org
  • 29
    ADSM Blosseville, mariage le 30 décembre 1798, 4E 771 (1798-1799), vues 9-10/69 et acte de naissance de Catherine, 4E6441 (1801-1803), vue 40/65.
  • 30
    Chaignet D. Jean-Marie LEBAY (1761-1834), curé de Veules ou le voyageur malgré lui. Editions ASPV. 2017, p. 165/271.  ADSM, 4E 7703 (1807-1809), vue 97/112
  • 31
    ADSM, 1J105-1, registre 1813, 2 ème feuillet et 4E 6442 vue 85/126.
  • 32
    Inhumation de Pierre Jacques JOUTET le 8 Novembre 1815 par Jacques Louis NÉE prêtre habitué de la paroisse Sr Martin : ADSM Veules 4E 7703 (1814-1815), vue 45/52 et 1J 798-1.

Cet article a 4 commentaires

  1. Leriche Daniel

    Bravo pour ce très beau travail de mémoire .félicitations pour votre passion de remonter le temps de la vie de ce village de blosseville ou je suis né.
    Très enrichissant..
    Bien cordialement

    1. Didier HANNEQUIN

      Bonsoir mr Leriche
      Merci pour vos mots sympathiques qui sont des encouragements pour la suite
      Bien cordialement
      Didier Hannequin

  2. Annie Binet

    Très détaillé . Recherché , fouillé. Bravo. Annie.

  3. Georges Nouvet

    Quel travail ! je suis admiratif …Je découvre un aspect inattendu de la période révolutionnaire J’attends de prochaines aventures

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