La rue du bout du moulin décrit une courbe à concavité Sud-Ouest. En prenant cette rue dans le village à partir du bord Est de la route d’Angiens, cette courbe conduit jusqu’à la D4 à la sortie Sud-Est du village. A ce bout, il y avait un moulin à vent.
Les actes successifs de la vicomté de Blosseville évoquent le moulin à vent puis la rue de l’ancien moulin à vent.
Le bail du moulin à vent signé le 27 juin 1704 par Claude Bec de Lièvre, vicomte par son mariage avec Madeleine Bouchard, est cité lors d’un rapport au bureau des comptes en 1709. Dans un acte de succession1ADSM, 2B 388-5 après le décès de son épouse (1725) sont évoqués les frais occasionnés pour le rétablissement du moulin pendant leur vie commune.
En 1729, Louise Le Baillif, veuve Marye, achète la vicomté à Marguerite Bouchard ; parmi les nombreuses acquisitions « une acre dix perchées de terre en labour sise à côté de la place où estoit ci-devant le moulin à vent » (cf., ci-dessus) suggère que sa disparition a eu lieu dans l’intervalle.
En 1796 (26 fructidor an IV) dans la déclaration de l’état des immeubles2ADSM, 132 J177 de Bénigne Poret de Blosseville, sont décrits « une masure et clos en labour planté en partie d’arbres fruitiers, édifiée d’une maison, grange, écurie et four, contenant deux acres, trois vergées environ, bordés d’un côté et d’un bout par la rue de l’ancien moulin à vent « , suggérant que cette appellation a précédé celle de bout du moulin.
Ci dessus « le plan géométrique de la coste depuis Cayeu jusqua Isigny » par Nicolas Magin (édition, 1699), montre bien ce moulin et un autre plus au sud en direction d’Angiens.
Cette carte IGN est doublement instructive : (i) lues courbes de niveau qui culminent aux lieux d’implantation des moulins, (ii) l’ intitulé « côte du moulin brûlé » suggère la cause de la disparition de l’un d’entre eux.
Références
- 1ADSM, 2B 388-5
- 2ADSM, 132 J177