La rue du bout des marettes

Dans le Prolongement Est de la rue de la Forge, cette partie empruntée par la D.69, est orientée Est et va descendre dans le fond des Broches.

Le mot Marette est issu de mareste, s.f. signifie petite mare1Godefroy Frédéric, Tome V, 1888, Dictionnaire de l’ancienne langue française du IX au XV ème siècles et la version électronique.

Marette (s), est rencontré soixante-dix huit fois en Seine maritime selon le dictionnaire topographique et à Blosseville remonte possiblement à 1337 associé à la Chapelle du même nom (cf infra).

Le lieu dit bout des marettes tel qu’il est actuellement situé sur la carte de l’IGN paraît nettement au Sud et sans rapport avec cette rue.

Le cadastre Napoléonien nous apprend qu’il existait un chemin du bout des marettes (cf plan ci dessous) dont l’orientation Nord-Sud était perpendiculaire à l’actuelle rue du bout des marettes : il faut donc éviter de confondre rue et chemin pour comprendre la lecture des actes situant les différentes terres avant le XIX ème siècle.

De plus, le cadastre Napoléonien utilisait « bout des marettes » pour situer des terres à la fois au Nord et au Sud de l’actuelle rue (cf les 2 plans ci dessous).

Le Bout des Marettes (extrait du cadastre Napoléonien, feuille B1) avec annotations actuelles.
Le Bout des Marettes (extrait du cadastre Napoléonien, feuille B2) avec annotations actuelles.

Localisation de la Chapelle Notre Dame des Marettes.

Ne sachant pas quel était le périmètre des Marettes, lequel a pu varier au fil du temps, il est plus facile de localiser un bâtiment qui a tenu sa place pendant plusieurs siècles.

La carte ci dessous propose une localisation de cette chapelle qui serait à la limite du tiers nord d’une ligne allant du calvaire du bout du moulin à l’actuelle rue du bout des marettes. Cette carte reste bien trop imprécise.

Carte particulière du diocèse de Rouen dressée sur les lieux par Mr Fremont de Dieppe entre 1691 et 1715 (publication chez Jaillot). Carte revue et augmentée par Dezauché, publiée en 1805. Au dessus de la lettre I, la chapelle ND. des Marettes.

La lecture des descriptions des limites des terres trouvées dans les aveux ou les dénombrements, permet par recoupement d’approcher de la vérité. Un exemple est proposé ci dessous.

Description de la terre sur laquelle est bâtie la Chapelle de Notre Dame des Marettes.
ADSM, 2 B 388-5 pièces 188, folio 9.

Dans l’aveu de Louise Le Baillif du 3 septembre 1736, cet extrait (ci-dessus) décrit la pièce de terre sur laquelle est bâtie cette chapelle « une autre pièce de terre sise au dit trait duval à la forière contenant dix acres sur laquelle est bâtie la chapelle notre Dame des Marettes bornée d’un côté les filles Lézin Blondel, d’autre côté le chemin d’Iclon à Veules, d’un bout le chemin qui va de la rue du bourg au bois d’Iclon et autres, d’autre bout la cavée des marettes tendant à la chapelle sur le Dun ». 

Cette description avec les précautions d’usage concernant les différences entre dénomination d’aujourd’hui et d’hier incite à proposer l’hypothèse d’une localisation qui serait donc plus proche de celle du bout des marettes de la feuille B2 du plan napoléonien et de la terminologie retenue par l’IGN. Cette localisation est compatible avec la mention sur la carte de Frémont (ci dessus).

Hypothèse de la localisation ? de la chapelle Notre Dame des Marettes à partir des limites fixées (en italiques ?) dans la description.

La Chapelle Notre Dame des Marettes a été un lieu important pendant au moins quatre siècles jusqu’à sa démolition au milieu du XVIIIème siècle. Nous avons réuni plusieurs documents d’archives qui justifieront un article spécifique à venir. A suivre

Références

  • 1
    Godefroy Frédéric, Tome V, 1888, Dictionnaire de l’ancienne langue française du IX au XV ème siècles et la version électronique

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