L'Eglise Saint-Martin dite Saint-Lézin de Blosseville-sur-Mer
Son église est le monument emblématique de Blosseville-sur-Mer. Elle est l’édifice le plus ancien encore présent dans le village, témoignant de sa riche histoire. Elle est aussi un lieu de culte et de fêtes, encore vivant aujourd’hui. Chaque été, les habitants de Blosseville la décorent à l’aide de bouquets de céréales et de lin ainsi que d’outils anciens, pour la Fête de la Moisson le premier dimanche d’août.
Plan de l’article :
L’église de Blosseville est dédiée à saint Martin, évêque de Tours au IV ème siècle, qui en est le patron officiel. Elle est couramment appelée du nom du saint patron du village, saint Lézin, évêque d’Angers au VI ème siècle, moins universellement connu.
Cette page du site ainsi que les articles auxquels elle renvoie, doivent considérablement au livre écrit par Madame Bernadette Chaignet-Sortais, L’église Saint Martin de Blosseville-sur-Mer, Editions Blosseville Histoire Vivante 2021. Au terme de recherches approfondies, cette historienne d’art a présenté une analyse claire et complète du monument sous toutes ses facettes, historique, architecturale et artistique.
L’église est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques et plusieurs des verrières et statues qu’elle renferme sont classées. La commune de Blosseville a entrepris, au cours des années 2021-2024, un très important programme de réhabilitation extérieure pour assurer l’étanchéité́ des maçonneries, enrayer les infiltrations des baies et restaurer les vitraux. Plusieurs éléments du diagnostic fait à cette occasion par Madame Marie Caron, architecte, ont servi pour cette page et les articles liés.
Situation de l'Eglise de Blosseville-sur-mer dans le village
Au centre du village, l’église se dresse sur un terrain surélevé par rapport à la rue du Fond de Tumpot. Deux escaliers*, au Sud et à l’Est, mènent à un espace où se trouvent les premières tombes du cimetière, le monument aux morts de la commune et l’entrée latérale de l’église. Si le visiteur fait le tour de l’édifice, il découvre alors au Nord l’autre partie du cimetière, protégé sur deux de ses côtés par un beau mur de grès. Au milieu des tombes, sont dressées trois croix sculptées des XVI ème et XVII ème siècles.
*Un plan incliné permet l’accès à toute personne ne pouvant utiliser les escaliers
Ainsi disposée au milieu de son cimetière, l’église de Blosseville apparaît banale au premier abord, mais à y regarder de plus près, elle est d’un intérêt majeur en termes d’architecture, de vitrerie, de statuaire et de mobilier.
De l’extérieur, l’église frappe par sa silhouette originale, élégante et trapue à la fois. Elle est certes bâtie classiquement selon le plan d’une croix latine avec chevet oriental mais, sous tous les angles, elle présente des dissymétries qui en font le mystère et le charme.
La facade Sud
Vue depuis le Sud dans sa longueur, l’église présente de part et d’autre du clocher une nef et un chœur très différents en hauteur et en apparence.
Si la nef s’élève à onze mètres environ, le chœur compte bien huit mètres de plus et recouvre une grande partie du clocher. Ce décrochage reflète l’histoire : l’église a été aux soins de la paroisse et des seigneurs de Blosseville, à l’exception du chœur à la charge de la puissante abbaye de Fécamp, en tant que « gros décimateur ». A ce titre, l’abbaye de Fécamp recevait la majeure partie des dîmes prélevées sur les récoltes et les troupeaux.
Sur cette façade sud se détachent :
- devant le bas-côté, un porche à soubassement de grès, piliers en bois et couverture d’ardoise. Son aspect actuel date du XX ème siècle mais ce porche est ancien ; c’est à cet endroit notamment que les paroissiens de Blosseville ont adopté leurs cahiers de doléances en mars 1789.
- un court bras de transept en grès, ornementé d’une baie géminée.
Les matériaux sont très différents : le chœur est fait de blocs de grès de grande taille et moulurés pour certains ; le bas-côté, formant la quasi-intégralité du mur extérieur en avant de la nef, est appareillé en grès plus petits et en silex – au-dessus, seul un fin bandeau de grès forme le mur de la nef proprement dit.
Le clocher de l'Eglise de Blosseville-sur-Mer
Le clocher apparaît peu élancé, surtout vu côté chœur, et encore a-t-il été rehaussé au cours de l’histoire. La partie la plus basse est en tuf, roche calcaire formée dans les cours d’eau et dont les gisements se sont épuisés au XII ème siècle, indiquant l’ancienneté de la construction. A ce niveau, une rangée d’arcatures décoratives ogivales fait le tour du clocher. Elles étaient sept sur chaque côté à l’origine mais n’ont pas toutes subsisté.
Au-dessus de cet étage de tuf, figurent cinq rangs de grès, premier niveau d’un rehaussement du clocher que l’on peut dater du tout début du XVIIIe siècle. Une pierre portant la marque des seigneurs de l’époque, Claude Bec de Lièvre et sa femme Madeleine Bouchard, mariés en 1703, en atteste. Enfin la partie supérieure, aux angles de grès harpés, est aujourd’hui parée de briques jaunes du XXe siècle. Les ouïes ouvertes sur trois côtés sont protégées par des abat-sons renvoyant vers le village les ondes sonores de la cloche.
Chœur, nef, bas-côté et clocher sont couverts d’ardoises.
La vue depuis l'Est
En se dirigeant vers l’Est, on longe le mur du chœur, avec ses grès imposants, sa porte basse murée et ses grandes baies, pour atteindre l’extrémité du chevet marqué par deux contreforts imposants encadrant une baie.
On ne peut pas faire le tour du chœur, car à droite (au Nord), se dresse une façade de grès plus petits, percée d’une baie moulurée en pierre calcaire et au pignon surmonté d’une croix.
La façade Nord
Poursuivons et plaçons-nous du côté nord de l’église pour comprendre. Cette façade, que nous avons vue à l’Est, constitue le chevet d’une longue chapelle qui double l’église sur les deux tiers de sa longueur, du chœur jusqu’au milieu de la nef.
Sur le mur nord de la chapelle, percé de trois grandes baies et d’une plus petite, deux édifices sont en avancée :
- une construction de briques, une sacristie qui a été rajoutée au XIXe siècle.
- une élégante tourelle percée de jours oblongs.
Levant les yeux, on aperçoit à l’Est du clocher (à sa gauche sur la photo) une autre tourelle. Ces deux tourelles abritent des escaliers, reliés entre eux (à l’intérieur) par une passerelle de bois, permettant d’atteindre le haut du clocher.
Les murs de la tourelle et de la chapelle sont faits de « petits » grès et de tuf. A droite (à l’Ouest) de cette chapelle, on retrouve ensuite un simple bas-côté. Mais contrairement à son pendant sud, celui-ci est recouvert de grès monumentaux et son toit se confond avec celui de la nef, formant une seule pente.
Le fronton à l'Ouest
Architecture intérieure de l'Eglise de Blosseville-sur-Mer
Pénétrant à l’intérieur de l’église par le porche sud, on est frappé tout d’abord par les quatre piliers très massifs qui soutiennent le clocher et font largement obstacle à une vue dégagée sur le chœur depuis la nef. Ces quatre piliers ont des formes disparates témoignant de l’évolution de leur utilisation : des contreforts extérieurs sont devenus des colonnes intérieures au gré des évolutions de l’édifice. Entre ces piliers s’insèrent quatre arcs en plein cintre supportant une voûte où se voit l’ouverture permettant le passage de la cloche.
Datée du XIIe siècle, cette base du clocher apparaît comme un repère de stabilité dans cette église, où tout le reste a été modifié au fil du temps (le chœur, le petit « transept », la nef et la grande chapelle de la Vierge au Nord).
Tout le reste ? Non, car une partie de l’édifice au Nord-Ouest, contemporaine du clocher, a résisté. Il s’agit du mur entre la nef et le collatéral nord.
Côté collatéral
Ce mur présente une série de quatorze arcades aveugles en tuf, permettant de le dater du XI / XII ème siècle. Ces arcatures, quoiqu’en plein-cintre, rappellent tout à fait celles figurant sur l’extérieur du clocher.
Côté nef
Le mur est couvert d’un crépi. Il repose sur une colonne engagée dans la façade ouest puis sur trois piliers carrés dessinant trois arcs en plein-cintre. Cette série de trois arcs anciens s’interrompt puisque pour rejoindre la base du clocher, il suffit d’une seule grande arche plus haute et large, bien postérieure aux précédentes (XVI ème siècle). C’est ce dernier type d’arche que l’on retrouve pour les trois qui séparent la nef du collatéral sud, plus haut que son vis-à-vis.
La nef est haute d’une dizaine de mètres, couverte d’une voûte de bois, en berceau. Trois poutres la traversent. Au sud, le petit bras de transept, percé d’une baie, abrite une chapelle qui fut celle de la confrérie des Cinq-Plaies, créée en 1617.
Le chœur de l'Eglise de Blosseville-sur-Mer
Le chœur, au sol légèrement surélevé, est couvert d’une voûte qui abaisse considérablement sa hauteur par rapport au toit. Dans l’espace (non visible pour le visiteur) ainsi ménagé entre voûte et toit, on peut distinguer la trace sur le mur du clocher d’une ancienne couverture de taille intermédiaire. La voûte actuelle semble dater du XIX ème siècle.
Au fond du chœur, le chevet à trois pans est percé de trois baies. Comme cela était apparent à l’extérieur, le chœur lui-même ne présente qu’un seul véritable mur, côté sud, ajouré de de deux baies.
Côté nord, il est totalement ouvert sur la chapelle de la Vierge. Celle-ci qui forme donc un vaisseau parallèle à l’axe nef-clocher-chœur, est très longue (dernière arche de la nef + clocher + chœur soit 24 mètres par rapport à une longueur totale de l’église de 38 mètres).
Elle comporte une magnifique charpente ainsi que la passerelle permettant par l’escalier de la tourelle d’accéder au clocher. Une grande baie s’ouvre sur le mur est ; deux petites sur les murs ouest et nord ; ce dernier est percé de quatre baies, dont la plus à l’est a été bouchée par l’adjonction ultérieure de la sacristie et forme aujourd’hui une niche accueillant une statue de saint Lézin.
Après avoir fait le tour de cette église, selon son plan désaccordé, on est frappé par la grande sobriété du décor de pierre, pour un édifice datant principalement du XVI ème siècle : aucun chapiteau orné, aucune moulure, aucun bas-relief sauf à deux endroits ; des décors floraux sur des colonnettes de la baie axiale de la chapelle de la Vierge et, dans un coin du chœur en haut d’une colonne, la sculpture d’un ange recroquevillé.
On signalera également la présence originale de plusieurs poteries acoustiques, dans le mur ouest, ainsi que dans une paroi et le plafond du clocher. Elles étaient destinées à amplifier le son.
Par endroits, des traces de peinture et des sondages réalisés en préparation de la restauration ont montré que l’église avait bénéficié d’un décor en chaux ocre rouge tant au XII ème siècle que dans la reconstruction du XVI ème. Enfin, élément rajouté au XVIII ème siècle, mais qui constitue aujourd’hui une forme de décor, une litre funéraire peinte court tout autour de l’édifice, le long des murs de la chapelle et des bas-côtés. A plusieurs endroits, y figure le blason (deux cœurs et deux mains) de la famille Marye, qui donna des seigneurs à Blosseville au XVIII ème siècle.
Essai d'interprétation de l'architecture de l'Eglise de Blosseville-sur-Mer
L’observation des éléments architecturaux de l’église de Blosseville permet d’imaginer ce qu’elle a pu être au XII ème siècle et comment elle s’est transformée.
Sont incontestablement du XII ème siècle le clocher, dans sa partie basse, et le mur intérieur nef/collatéral nord.
Le décor d’arcature de ce mur, côté collatéral, si semblable à celui du clocher, laisse penser qu’il s’agissait à l’époque d’un mur extérieur. Allait-il jusqu’au sol ou était-il limité à un bandeau couvrant un bas-côté moins élevé que celui d’aujourd’hui ? La trace d’un rampant de pierre, dont le sommet finit sous cette série d’arcatures, nous incite à retenir cette deuxième hypothèse.
Au fil du temps, l’église n’a pas dû manquer d’occasions de destruction, que ce soit des conflits ou des incendies, et donc de transformations, dont au XVI ème siècle :
- réfection de la nef (la trace d’une inscription sur une sablière, peu lisible, semble indiquer 1502 ou 1512).
- érection du transept sud – y en avait-il un autre ? – qui a accueilli la chapelle attribuée à la confrérie des Cinq-Plaies fondée en 1617).
- construction ou reconstruction du chœur avec grès monumentaux.
- puis construction de la chapelle de la Vierge (vers la fin du XVIème siècle, dans le contexte de la fin des guerres de religion) avec percement du mur nord du chœur (dont les grès ont peut-être été réutilisés au bas-côté nord) et empiètement sur une partie du bas-côté.
Nous n’avons pas à ce jour de document d’époque (comptes de fabrique ou autre) évoquant l’évolution de la construction.
Voir l’emplacement des verrières en cliquant ici.
Nous avons souligné l’inexistence d’un décor architectural dans l’église. Quelle que soit la motivation des bâtisseurs, ce dépouillement contribue à mettre en valeur les vitraux du XVI ème siècle, tous classés depuis 1908, qui ornent le mur nord de la chapelle et le chœur.
Ces vitraux sont très probablement l’œuvre de maîtres verriers rouennais.
Ils représentent des thèmes habituels liés au Nouveau Testament et à la vie de Jésus, mais également la vie des deux saints patrons de l’église avec un vitrail pour saint Martin et trois vitraux pour saint Lézin.
Vitraux du XVI ème siècle dans la chapelle de la Vierge
1. Trois vitraux du cycle de saint Lézin
Ces trois vitraux (deux complets figurant ci-dessous, un partiel), remarquables par leur finesse et uniques par leur iconographie, ont fait la renommée de l’église. Si l’église ne lui est pas dédiée (elle l’est à saint Martin), saint Lézin est honoré à Blosseville depuis longtemps : on trouve sa trace dans les statuts d’une confrérie de 1477. Saint Lézin était un évêque d’Angers du VI ème siècle, encore très représenté aujourd’hui en Anjou. Ces vitraux étaient à l’origine au nombre de quatre comportant chacun quatre panneaux, soit seize scènes racontant la vie et les miracles de saint Lézin. Grâce à la description qu’en a faite Pierre Le Vieil au XVIII ème siècle, nous connaissons la liste des scènes originelles.
Datant d’environ 1580, ces vitraux ont probablement été commandés à cette époque par le seigneur de Blosseville, Jean du Moucel. Ils peuvent présenter deux niveaux de représentation, comme ici au premier plan, une scène d’exorcisme, et au second, une scène de confession.
Quoique relatant des faits du VI ème siècle, les personnages sont vêtus à la manière du XVI ème. Ainsi, par exemple, le roi, assistant au sacre épiscopal de Lézin, censé être le roi Clotaire, est habillé comme Henri III et porte même le collier de l’ordre du Saint-Esprit, fondé en 1580.
2. Verrière de la Déploration du Christ
Cette grande verrière, située au-dessus de l’autel, représente, au centre, la Vierge devant la croix, tenant le corps de son fils mort. Dans les panneaux latéraux, se tiennent un pape décapité portant sa tête et un évêque présentant un livre. Derrière ces personnages le décor est celui d’une ville imaginaire. Au sommet deux anges musiciens d’une grande finesse d’exécution encadrent une guirlande de fleurs et fruits.
Ce vitrail porte les armes du couple Alexandre Bouchard et Rachel du Moucel, laquelle avait hérité de la vicomté de Blosseville.
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Vitraux du XVI ème siècle dans le chevet
1. Verrière de Saint Martin
Ce vitrail ancien (vers 1540), en quatre panneaux, retrace deux épisodes de la vie du saint évêque de Tours : en haut, un baiser donné à un lépreux pour le guérir et en bas, la résurrection d’un homme mort par pendaison. Il porte également les armes d’Alexandre Bouchard et Rachel du Moucel.
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2. Verrière de la Crucifixion
Ce vitrail est situé dans la baie située au-dessus du maître-autel. Il représente le Christ sur la croix, entouré des deux larrons. A ses pieds, les saintes femmes et des soldats. Quelques parties du vitrail ont été remaniées, en particulier la partie basse où figurent des hommes jouant aux dés les vêtements du Christ, et juste au-dessus Marie-Madeleine. Par chance, le panneau original de la sainte a été conservé et reposé dans l’église de Blosseville dans une petite baie de la nef.
Cette verrière porte la date de 1543 et a été exécuté par un atelier rouennais, d’après le modèle d’un vitrail de l’ancienne église Saint-Vincent de Rouen. Le carton en a été réutilisé dans d’autres églises rouennaises ainsi qu’à Ancourt (Seine-Maritime), comme l’a montré Bernadette Chaignet-Sortais dans son ouvrage. Les armes figurant sur ce vitrail, sans rapport a priori avec des seigneurs de Blosseville, ont fait l’objet de plusieurs hypothèses.
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3. Verrière de l’Annonciation
Ce vitrail, assez remanié, est remarquable à plusieurs titres :
- à son sommet, la représentation en grisaille des instruments de la Passion.
- les coloris éclatants de certains éléments (ailes vertes et rouges de l’archange notamment).
- le cartouche explicite des donateurs en 1546, Thomas Alais, bourgeois et marchand à Dieppe, et sa femme Barbe. On a là une précieuse indication sur les liens qui pouvaient unir la paroisse de Blosseville, sa Vicomté et de riches marchands dieppois.
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Vitrail du XVI ème siècle dans la nef
Il s’agit de Marie-Madeleine au pied de la croix, un panneau extrait du vitrail originel de la Crucifixion (voir plus haut).
A ces sept verrières historiques classées, s’ajoutent des vitraux plus récents dont certains présentent un intérêt artistique certain.
- XIX ème siècle : dans le chœur, deux grandes baies de l’atelier Duhamel-Marette d’Évreux : « Jésus accueillant les petits enfants » et « Prédication et mort de saint Martin », dont les donateurs furent des notables locaux.
- XX ème siècle :
- sur la façade ouest un vitrail de 1940 de l’atelier Mauméjean de Lyon : « La Sainte Famille », donné par les paroissiens.
- à l’Ouest de la chapelle de la Vierge, deux vitraux attribués à l’atelier Lorin de Chartres : « Saint François d’Assise » d’une part, « un saint évêque » d’autre part, dons de certaines familles blossevillaises.
- plusieurs autres vitraux du XX ème des ateliers Devisme de Rouen ou Duopanem représentant des saints personnages choisis par les familles donatrices pour honorer un proche.
Voir l’emplacement des statues en cliquant ici.
De nombreuses statues sont présentes dans l’église de Blosseville, reflétant la vénération donnée à certains patrons des confréries de charité ayant existé dans la paroisse : la confrérie de saint Lézin et la confrérie des Cinq-Plaies.
Ces statues sont notamment présentes dans la chapelle de la Vierge.
En plus de ces statues anciennes, se trouvent un certain nombre de statues plus récentes, offertes par les paroissiens aux XIX ème et XX ème siècles.
Les saints représentés à Blosseville sont donc :
Dans le chœur, les évêques saint Martin et saint Lézin sous forme de deux grandes statues de bois sur socle, aux gestes expressifs. Datées du deuxième quart du XVIII ème siècle, elles pourraient avoir été offertes par Louise le Baillif, vicomtesse de Blosseville depuis 1729, ou son fils Philippe Marye.
Dans la chapelle de la Vierge, sont accrochées aux murs des statues de :
- Saint Lézin, dans une attitude beaucoup plus figée
- un saint évêque, probablement saint Eloi,
- Sainte Clotilde, avec son église
- Saint Adrien, avec le lion et l’enclume
- Sainte Marguerite d’Antioche, avec le dragon qui tenta de l’avaler
- Sainte Catherine d’Alexandrie avec sa roue, piétinant l’empereur qui la persécutait
- Saint Nicolas et les trois enfants dans le saloir
- Saint Roch avec son chien
- La Vierge Marie à l’enfant
- Saint Fiacre avec son livre et sa bêche
- Saint Claude accompagné d’un enfant
- Sainte Apolline avec ses tenailles
- Notre-Dame de Lourdes, posée sur l’autel
- Saint Joseph tenant une fleur
Dans la chapelle des Cinq-Plaies :
- Un Christ aux liens
- Une statue du Sacré-Coeur
Dans le fond ouest du collatéral nord, un grand saint Jean-Baptiste
Sous le clocher :
- Saint Michel terrassant le dragon
- Sainte Jeanne d’Arc et son étendard
- Saint Antoine de Padoue
- Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus
Et enfin, dans la nef, devant le pilier sud-ouest du clocher, une grande statue de saint Martin sur son cheval, partageant son manteau. Saint Martin est magnifiquement vêtu et coiffé, et le cheval hennissant joliment harnaché. Le pauvre n’est pas représenté.
Voir l’emplacement des éléments de mobilier en cliquant ici.
L’église de Blosseville renferme également deux magnifiques éléments de mobilier de pierre :
- un bénitier en grès, dont la cuve octogonale, posée sur un pied torsadé, porte la date de 1519 et est ornée de motifs (soleil, tête d’homme, blason). Ce blason inconnu ne permet pas d’identifier le donateur.
- des fonts baptismaux hexagonaux en pierre calcaire datant de 1514, présentant un décor très finement ouvragé. Il comporte deux types de motifs, soit décoratifs (angelots, oiseaux, rinceaux, feuilles etc.), soit plus figuratifs mais énigmatiques (deux personnages tirant un amas à l’aide d’une corde, un joueur de cornet à bouquin). Ici aussi, le donateur reste non identifié.
Quatre dalles funéraires sont posées au sol. L’une est définitivement illisible, une autre reste à déchiffrer, enfin les deux dernières sont en parfait état de conservation.
- L’une au pied de la pile nord-ouest du clocher est à la mémoire de Jacques Diel, décédé en 1624.
- L’autre, à l’entrée de la chapelle des Cinq-Plaies rappelle le souvenir de Tiénotte Quenel, veuve de Liénard Diel et morte en 1622.
C’est un autre membre de cette famille Diel, André, qui en 1626 donna deux croix en grès, aujourd’hui dans le cimetière, une au nord, une au sud.
Deux seuls tableaux ornent les murs de l’église :
- une toile peinte formant retable dans la chapelle des Cinq-Plaies, représentant une Crucifixion, aujourd’hui quasiment effacée
- un tableau attribué à Nicolas de Ronssoy, peintre d’Amiens du XVII ème siècle et représentant de jeunes écolières externes accueillies dans un couvent
Le mobilier nécessaire aux offices et sacrements comprend notamment :
- un autel principal en marbre du XVIII ème siècle posé sur un élégant dallage noir et blanc dans le chœur.
- des stalles en chêne sculpté.
- une chaire adossée au dernier pilier du collatéral nord.
- un confessionnal ouvragé de la fin du XVII ème siècle.
Enfin, la cloche de l’église fut fondue à la fin du XIX ème siècle par l’entreprise Cartenet à Gueutteville-les-Grès. Elle a été baptisée « Henriette Léon Jeanne Marie » par deux membres des familles Arnois de Captot et Poret de Blosseville.