Saint Adrien

St Adrien : l’enclume tenue dans la main gauche représente celle qui servit à briser les membres d’Adrien de Nicomédie,
le lion figure celui qui dévora Adrien de Césarée.

Cette statue de pierre fin du XVIè montre un homme revêtu d’un lourd manteau ouvert sur une cuirasse, les jambes sont recouvertes de jambières. Son casque paraît anachronique1Cet anachronisme semble usuel, à titre d’exemple, l’enluminure du manuscrit commandé par Louis XI affuble St Adrien d’un chapeau rond.Sophie Cassagnes-Brouquet. La légende de saint Adrien. Le culte des reliques dans l’imagerie d’un manuscrit flamand de la fin du XVème siécle. in Le ciel sur cette terre. Presses Universitaires du Midi. 2008 pp 91-102. car cet Adrien de Nicomédie (vers 303, Turquie) était un officier supérieur de l’armée romaine : impressionné par les réponses et l’endurance des prisonniers chrétiens qu’il interrogeait, Adrien se convertit et partagea leur sort. 

Dans la main droite, il tient une épée dressée. La main gauche porte une enclume : « le roi (Maximien) fit apporter une enclume pour y mettre à mort les saints martyrs en leur brisant les jambes ». Aux variantes près du récit2Jacques de Voragine, la légende dorée (XIIIè), édition annotée. La Pléiade, 2004.,chapitre 128., son épouse Nathalie « pria qu’il se laissast couper les mains adfin qu’il feust pareil aux aultes sains qui avaient plus souffert que lui ». Nathalie déroba alors une des mains qui devait la protéger de la concupiscence des hommes…

Quant au lion, sa présence évoque un autre personnage homonyme3Jean Fournée. L’iconographie des saints thaumaturges. in Les Saints dans la Normandie Médiévale. J. Bouet et F. Neveux. Presses Universitaires de Caen. 2000, pp 205-219, et contemporain, saint et martyr, Adrien de Césarée (Palestine), qui lui, périt sous les dents d’un lion.

A Blosseville, St Adrien fait partie des saints (Lézin, Antoine, Sébastien, Jean et Nicolas)4Bernadette Chaignet-Sortais. L’église saint-Martin de Blosseville sur Mer. Blosseville Histoire Vivante, 2021.. honorés par la confrérie des Cinq Plaies dont la mention la plus ancienne retrouvée date de 1617.

Dans le collatéral nord, se trouve une verrière datant de 1923 présentant St Adrien et Ste Nathalie dans deux baies jumelées.

Références

  • 1
    Cet anachronisme semble usuel, à titre d’exemple, l’enluminure du manuscrit commandé par Louis XI affuble St Adrien d’un chapeau rond.Sophie Cassagnes-Brouquet. La légende de saint Adrien. Le culte des reliques dans l’imagerie d’un manuscrit flamand de la fin du XVème siécle. in Le ciel sur cette terre. Presses Universitaires du Midi. 2008 pp 91-102.
  • 2
    Jacques de Voragine, la légende dorée (XIIIè), édition annotée. La Pléiade, 2004.,chapitre 128.
  • 3
    Jean Fournée. L’iconographie des saints thaumaturges. in Les Saints dans la Normandie Médiévale. J. Bouet et F. Neveux. Presses Universitaires de Caen. 2000, pp 205-219
  • 4
    Bernadette Chaignet-Sortais. L’église saint-Martin de Blosseville sur Mer. Blosseville Histoire Vivante, 2021..

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